DeathCore ?
Pas DeathCore ?
Honnêtement, je ne saurais le dire.
Et, en fait, on s’en fout.

Derrière ce nom à coucher dehors (inspiré du film de Wes Craven du même nom ?) se cache un groupe en provenance d’Albuquerque, New Mexico, et dont ce « Among Flies » est leur premier album (enfin, second, si on considère les 25 minutes de « The Road Leads To Nowhere » comme étant leur premier opus).
Entre leur patronyme alambiqué et cliché, les frimousses des membres du groupe, une page sur un site communautaire en lieu et place d’un vrai site internet, et leurs 18717 amis virtuels (oui, j’ai une réelle conscience professionnelle, je consulte toujours le M*S**** d’un groupe avant d’écrire une kro), le quidam lambda ne cherchera pas plus loin, et cataloguera donc ce groupe dans la liste des innombrables groupes dit « DeathCore », et surgissant de nulle part tous les mois.
N’étant pas un quidam lambda, et abhorrant pas les préjugés, j’avais cependant, lors de la première écoute distraite des titres dispo sur le net, cru entendre un N-ième groupe de DeathCore.

Et pourtant...
« L’habit ne fait pas le moine, et le patronyme ne fait pas le style »

Car la musique pratiquée par les LHOTL est tout de même, objectivement, bien différente d’un DeathCore soporifique et inintéressant.
Attention, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit : je n’ai pas dit que cet album était exceptionnel, ni même que j’avais grave kiffé !
Simplement, même si quelques rares plans n’échappent pas aux clichés du genre suscité, il faut reconnaître que les gaillards ont travaillé et façonné une musique clairement plus recherchée et travaillée que la moyenne, et qu’on est indubitablement bien éloigné du style DeathCore.

Se situant à la croisée entre le Death, le Black, le Heavy et le « Quelquechose d’autre » Metal, on ne peut dire qu’ils se vautrent dans la facilité ou dans le baclage.
Mélodique, légèrement Brutal, un poil Malsain, Technique, Sombre, voir Mélancolique : voilà le menu.
Une voix hurlée en mode aiguë (et flirtant parfois avec le côté Growl), peu de « Mosh Part », quelques blasts, mais en revanche de nombreux riffs mélodiques ou mélancoliques, accompagnés de nombreux soli, aèrent chaque compos ; de nombreux changement de rythmes viennent également relever l’ensemble et éviter l’endormissement soudain.

Evoquant parfois certains groupes de BlackDeath mélodique (notamment via le mélange « riffs mélodiques » et « voix hurlée et criarde »), flirtant avec le bon vieux Death des familles sur les accélérations parsemées tout au long des 44min de cet album, l’ensemble reste cohérent et intéressant, mais malheureusement un poil mou du genou.
Les gaillards ont préférés privilégier les ambiances au bastonnage, ce qui est tout à leur honneur, car il est tout même plus facile d’enchaîner les blast et les baffes que de créer une atmosphère et un style particulier sur tout un album. Quelques intros/outros/interludes au piano ou à la guitare acoustique viennent accentuer cette touche mélodique, contrastant agréablement avec les passages plus Death.

Faisant parfois penser à des groupes comme Mors Principium Est ou Vital Remains au détour d’un riff ou d’un hurlement (j’ai bien dit « au détour d’un riff ou d’un hurlement »...), on ressent également quelques influences plutôt orientées du côté d’Heaven Shall Burn ou de The Black Dahlia Murder sur d’autres passages ; mais là où The Black Dahlia Murder nous balance une musique plus catchy et agrémentée de growls et de breakdowns, LHOTL préfère tout de même se la jouer plus classique et a une approche plus Death de la chose.
En fait, j’ai été bien en peine de trouver des groupes en exemple afin d’illustrer un tant soit peu la musique pratiquée par les 5 Ricains, car, sans pour autant révolutionner quoi que se soit, ils ont suffisamment travaillé et approfondi leurs compos pour aboutir à un résultat relativement personnel.

Cependant, peut être ne suis-je pas assez sensible ou réceptif à leur travail, mais je trouve cet album inégal, et je n’arrive pas à atteindre la fin de l’album sans décrocher de bâillements.

D’un côté, on ressent cette atmosphère sombre, au travers de certains riffs ou passages, et de la voix hurlée typiquement dans le style Black ou BlackDeath ; mais d’un autre côté, on n’échappe pas à l’ennui à différentes reprises, à cause de riffs moins accrocheurs et de tempo pas assez relevés et trop souvent mous.
Globalement, le majeur défaut est sans doute cette absence d’accroche générale ; les compos sont toutes bien recherchées et travaillées, mais parfois trop, d’où une certaine difficulté à appréhender cet album dans sa totalité sans décrocher.

Autre problème, le hurleur de service. Les hurlements criards, limites black, sont parfois très expressifs et percutants, et parfois vides et soporifiques. Là, on est plutôt dans la seconde option ; et, bien que de pertinents growls surgissent à différentes reprises, si le monsieur avait eu un hurlement plus « accrocheur », mon ressenti globale aurait sûrement été différent. Mais, pas de chance, au bout de 5 chansons, je me surprends à ne souhaiter que des pistes instrumentales.

Doté d’une pochette originale et travaillée (mais que je trouve moche) réalisée par Simon Bisely (DC Marvel Comics), « Among Lies » a été mixé par Neil Kernon (Nevermore, Cannibal Corpse, Judas Priest), et le mastering est signé Alan Douches (Mastodon, Nile, The Red Chord).

Tout ce pavé est bien entendu purement subjectif, et je ne peux cependant que vous conseiller de jeter une oreille (ou deux) sur les titres en écoute ; car Last House On The Left, en dépit de quelques défauts, et, à mon goût, d’une absence d’accroche trop prononcée, nous propose tout de même des compos intéressantes et recherchées.

Après de nombreuses écoutes, honnêtement, je ne saurais dire exactement quel style pratique le groupe.
Et, en fait, on s’en fout.


Rédigé par : ..::Ju::.. | 11/20 | Nb de lectures : 11710