« Messieurs, dames, voici Sofia : 1,25 millions d’habitants. Sur votre gauche la Basilique Sainte Sophie, sur votre droite la Cathédrale Alexandre-Nevski et… quoi ? Eh où tu vas le blondinet ? Oui toi avec ton sweat TERROR? Qu’est-ce que tu fais dans cette rue malfamée ? C’est bourré de clodos et de bouseux par ici ! Oh puis merde, va te faire planter, je m’en tamponne ! »

Qu’est-ce que ce jeune blondinet est allé voir au détour d’une rue ? Probablement un squatt pourrave dont émanent les douces mélopées de Last Hope. Last Hope est l’un des vétérans de la scène hardcore bulgare (leur premier album « One By One » date de 1998) et nous livre ici son troisième album. Si comme moi, ami coreux, tu as été déçu par Terror et Hatebreed ces derniers temps, tu peux te jeter sur « Test Of Time ».

On ne parle pas souvent de la Bulgarie (et de la scène d’Europe de l’Est de manière générale) mais il m’était impossible de faire l’impasse sur Last Hope. Rien d’original dans la musique du combo de Sofia mais un pourcentage d’efficacité qui frôle les 100%. On sent que les Bulgares ont carburé au hardcore US : Sick Of It All, Murphy’s Law, Madball, Terror… Autant de noms qui viennent en tête à l’écoute de ce « Test Of Time ».

Musicalement, le groupe se défend plus que bien. Les titres sont ultra efficaces et « in your face ». Une vraie claque ! Last Hope pratique son hardcore avec passion et intégrité. Ne se souciant pas des influences métal voire death metal que certains combos intègrent dans leur hardcore, les Bulgares cherchent avant tout à plaire au public hardcore : plans rapides, mid tempo groovy, riffs rapides et étouffés, voix rageuse d'Alex, chœurs de hooligans… Tous les ingrédients sont réunis pour mon plus grand bonheur.

L’album comporte 12 morceaux. Les 5 premiers composent une chaîne épatante. L’introduction « Resurrection » met tout de suite dans l’ambiance, son riff principal sera réutilisé sur le titre suivant « Overcome ». « Under The Flag » et « G.F.Y » demeurent les titres les plus jouissifs du disque, répondant totalement aux attentes du coreux que je suis. Si ces titres sont exécutés pied au plancher, d’autres titres demeurent plus mid-tempos. « Hellbound » en est l’exemple le plus frappant grâce à son groove indéniable et son chœur auquel il est impossible de ne pas succomber. Et que dire du furieux « Backseat Driver » qui met à terre tout le monde avec son accélération diabolique et son final à couper le souffle ! Et parce qu’être bulgare, cela n’empêche pas d’avoir la classe, on invite quelques personnes prestigieuses comme Barney Greenway et Mitch Harris de Napalm Death sur le titre « Overcome ».

La production est excellente, surtout pour un groupe provenant d’une partie du globe qui ne croule pas sous l’argent. Le son est nickel mais pas trop métallisé. Les guitares ronronnent, la batterie se veut présente mais c’est la basse claquante qui marque le plus les esprits. Difficile de passer outre (surtout sur l’introduction ou « Hellbound »).

Qui aurait cru que le premier groupe de hardcore à me filer une baffe en 2008 serait bulgare ? Pas moi en tout cas ! Un soir d’errance peut amener à d’excellentes surprises et des surprises comme ça, j’en veux tout le temps !


Rédigé par : Vision Of Beuh | 16/20 | Nb de lectures : 10052