LARS WINNERBÄCK - Daugava (Universal Music/Sonet) - 08/02/2008 @ 10h16
En rompant avec la tradition d'égalité de notre beau pays, j'avoue avoir une préférence pour certains lecteurs. Ceux-là même qui nous expliquent dans nos propres chroniques hors "hardcore/metal" que ces albums n'ont rien à faire dans les pages VS. Ces lecteurs-ci, je les aime particulièrement et je leur dédicace cette chronique de Lars Winnerbäck. Car non content de placer une chronique de folk de temps à autres (hé, ça n'a rien à faire sur VS!!), je vais même marcher sur les pataugas de Foofur en vous causant de pop. Et là, c'est la syncope assurée pour les amateurs exclusifs de gerboulades et autres grimitudes.
Rassurez-vous, la pop ne se limite pas à des groupes androgynes d'adolescents anglais plébiscités par la pute à frange de Canal Plus. Ce serait comme limiter le death aux ersatz de Cannibal Corpse. Le seul truc qui me dérange dans cette histoire, ce n'est pas le mélange suave pop/folk de cet album de Lars Winnerbäck. C'est son label, Univers Sale (bien qu'il s'agisse plutôt du sous-label Sonet piraté par le parasite international). Comme quoi la machine de guerre sait se sectoriser, puisque je n'avais jamais entendu parler de cet artiste suédois malgré sa signature chez la machine à fric mondiale. Ils ont dû calculer que la rentabilité dans nos contrées d'un type qui chante en suédois ne doit pas dépasser le dernier Sheryfa faimoipeur ou les arrangements Bontempi d'Elie Semoule. Enfin, bref.
D'emblée, ce qu'il faut retenir, c'est que Lars Winnerbäck est un artiste grand public. Donc, ne vous attendez pas à plus de violence que dans le dernier best of de Zucchero (quoi, Zucchero n'est pas mort ?). Une fois franchi ce cap psychologique difficile, les ritournelles super bien foutues de Winnerbäck vous ouvrent grand leurs portes. Les titres sont courts, entre trois et quatre minutes, souvent accouchés à partir de mélodies gratouillées sur une sèche (je parle d'une guitare, sinon on fout du tabac partout). Alternant entre des titres dynamiques et des morceaux très mélancoliques, Winnerbäck varie l'instrumentation, entre accordéon, violoncelle, banjo, piano et bien d'autres, avec toujours cette guitare acoustique qui revient inlassablement au fil des plages. A partir de cette recette simple et d'une mélancolie ambiante qui colle à la peau, les compos sont variées et jamais chiantes. Aussi fun qu'un jour de pluie en septembre. Fun comme un scandinave en fait.
Et sur ces instruments se greffe la voix éraillée de Winnerbäck. Une voix simple et sans fard, qu'on prêterait volontiers à un rocker. Mais le rocker est ici las et fait passer de l'émotion en douceur. Accompagnant ce dernier souffle, la vocaliste Miss Li est parfaite, appuyant Winnerbäck de lignes également éraillées (pour vous donner une idée, sa voix ressemble à celle d'Axelle Red). Le duo entraîne l'auditeur sur tout l'album dans son parcours erratique, la jeune femme participant à de nombreux passages. C'est de la pop, on nous prend largement par la main sur des titres courts et balisés, mais c'est bien bon de se laisser prendre au jeu dans un opus qui reste bien foutu de bout en bout.
Le côté folk est constamment présent. La preuve avec "Farväl Jupiter" qui ouvre l'album avec un gros côté irlandais que n'auraient pas renié les Dubliners ou avec "Jag Fattar Ingenting" à la rythmique qui respire bon le folk scandinave. Mais les éléments nordiques ressortent également des violons de "Jag Har Vantät På Ett Regn" ou de "Tidvis", du banjo plus enjoué de "Innan Mörkret Faller", du bouzouki limite country de "Gå På Vatten". Et que dire de la grosse bulle de tristesse de "Min Helande Tröst" ou de l'excellent "En Tätort På en Slätt". Soupir…
Pour être complet, vous pouvez chercher le bestiau sous le nom de "Winnerbäck" ou "Winnerbaeck", les deux orthographes étant acceptées. Voilà un album que je conseille grandement aux lecteurs ouverts qui cherchent du folk doucereux et douze titres qu'on peut s'écouter dans le désordre en ressentant toujours la grisaille de l'automne. Bonne chasse.
Je ne vais pas être un lecteur que tu aimes, dommage. J'ai écouté à peu près 2 morceaux en entier, sans déplaisir ou engouement particulier. Ca ne m'a pas fait penser du tout à la pluie...c'est peut être pas le genre de folk qui me toucherait.
Julien IP:62.34.49.135 Invité
Posté le: 09/02/2008 à 18h38 - (52458)
Yeahhhh moi j adore vraiment!!!héhé non je ne suis plus le p'tit metaleu renfermé d esprit comme autrefois =)je suis un trend maintenant héhé et meme un trisomique puisque j aime aussi le hardcore
master_bibouc Membre enregistré
Posté le: 10/02/2008 à 14h15 - (52472)
ah ouais....
Le Slave Barbu Membre enregistré
Posté le: 10/02/2008 à 22h55 - (52484)
Hé ouais ^^
Le Slave Barbu Membre enregistré
Posté le: 10/02/2008 à 23h00 - (52485)
Sinon j'adore les titres des chansons en suédois, on dirait du language SMS français mélangé à des fautes de frappe et d'orthographe :
En tatort pa en slatt ---> han, t'as tord ! pas en slap
Om du lamnade mig nu ---> homme du langage mi-nu
Je sais, j'ai des trips bizarres
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Rassurez-vous, la pop ne se limite pas à des groupes androgynes d'adolescents anglais plébiscités par la pute à frange de Canal Plus. Ce serait comme limiter le death aux ersatz de Cannibal Corpse. Le seul truc qui me dérange dans cette histoire, ce n'est pas le mélange suave pop/folk de cet album de Lars Winnerbäck. C'est son label, Univers Sale (bien qu'il s'agisse plutôt du sous-label Sonet piraté par le parasite international). Comme quoi la machine de guerre sait se sectoriser, puisque je n'avais jamais entendu parler de cet artiste suédois malgré sa signature chez la machine à fric mondiale. Ils ont dû calculer que la rentabilité dans nos contrées d'un type qui chante en suédois ne doit pas dépasser le dernier Sheryfa faimoipeur ou les arrangements Bontempi d'Elie Semoule. Enfin, bref.
D'emblée, ce qu'il faut retenir, c'est que Lars Winnerbäck est un artiste grand public. Donc, ne vous attendez pas à plus de violence que dans le dernier best of de Zucchero (quoi, Zucchero n'est pas mort ?). Une fois franchi ce cap psychologique difficile, les ritournelles super bien foutues de Winnerbäck vous ouvrent grand leurs portes. Les titres sont courts, entre trois et quatre minutes, souvent accouchés à partir de mélodies gratouillées sur une sèche (je parle d'une guitare, sinon on fout du tabac partout). Alternant entre des titres dynamiques et des morceaux très mélancoliques, Winnerbäck varie l'instrumentation, entre accordéon, violoncelle, banjo, piano et bien d'autres, avec toujours cette guitare acoustique qui revient inlassablement au fil des plages. A partir de cette recette simple et d'une mélancolie ambiante qui colle à la peau, les compos sont variées et jamais chiantes. Aussi fun qu'un jour de pluie en septembre. Fun comme un scandinave en fait.
Et sur ces instruments se greffe la voix éraillée de Winnerbäck. Une voix simple et sans fard, qu'on prêterait volontiers à un rocker. Mais le rocker est ici las et fait passer de l'émotion en douceur. Accompagnant ce dernier souffle, la vocaliste Miss Li est parfaite, appuyant Winnerbäck de lignes également éraillées (pour vous donner une idée, sa voix ressemble à celle d'Axelle Red). Le duo entraîne l'auditeur sur tout l'album dans son parcours erratique, la jeune femme participant à de nombreux passages. C'est de la pop, on nous prend largement par la main sur des titres courts et balisés, mais c'est bien bon de se laisser prendre au jeu dans un opus qui reste bien foutu de bout en bout.
Le côté folk est constamment présent. La preuve avec "Farväl Jupiter" qui ouvre l'album avec un gros côté irlandais que n'auraient pas renié les Dubliners ou avec "Jag Fattar Ingenting" à la rythmique qui respire bon le folk scandinave. Mais les éléments nordiques ressortent également des violons de "Jag Har Vantät På Ett Regn" ou de "Tidvis", du banjo plus enjoué de "Innan Mörkret Faller", du bouzouki limite country de "Gå På Vatten". Et que dire de la grosse bulle de tristesse de "Min Helande Tröst" ou de l'excellent "En Tätort På en Slätt". Soupir…
Pour être complet, vous pouvez chercher le bestiau sous le nom de "Winnerbäck" ou "Winnerbaeck", les deux orthographes étant acceptées. Voilà un album que je conseille grandement aux lecteurs ouverts qui cherchent du folk doucereux et douze titres qu'on peut s'écouter dans le désordre en ressentant toujours la grisaille de l'automne. Bonne chasse.
Rédigé par : Prince de Lu | 17,5/20 | Nb de lectures : 11044