Sans abonder dans le sens de notre Wasted national et de son désormais mythique « le hardcore, c’est la trisomie du metal » (quoique…) comme lui, certaines choses pour moi sont rédhibitoires : une caisse claire qui fait ‘poc’, une pochette photoshopée à outrance ou la présence d’un fan du PSG dans le line-up sont autant de ‘détails’ qui potentiellement peuvent finir par gâcher mon plaisir au point d’occulter tout le reste, aussi bon soit-il. Et dans le cas de LANDMINE MARATHON, le chant aboyé de la plantureuse Grace Perry est ce foutu petit caillou dans ma chaussure qui m’empêche de baguenauder tranquillement au petit monde de ‘Sovereign Descent'…

La promise (je parle de l'album, là!) était pourtant des plus belles : un bon buzz de l’autre côté de l’Atlantique (nos confrères de ‘Revolver’ n’en peuvent plus), une pochette signée Dan Seagrave (qui a hélas tendance ces derniers temps à dessiner toujours la même chose mais bon) et surtout un amour complètement assumé de l’écurie Earache du début des années 90 étaient autant de belles promesses de nuits torrides. Et effectivement, dès l’intro bien lourde du premier titre avec fade in semblant mimer l’arrivée d’un char sur un champ de bataille, on a l’impression d’atterrir sur le terrain de jeu de BOLT THROWER alors que « Foul Revolt » s’offre des accents de guitares mélodiques à la Mike Amott digne de ‘Heartwork’ et que « Steadfast Hate », le morceau le plus long de l’album, ralentit le tempo histoire de passer en mode sludge. En gros, cela commence donc plutôt bien… Pour rapidement tourner en rond. Car voilà, la miss Perry n’a pas un éventail vocal panoramique et à part quelques (rares) descentes dans les graves, elle se contente souvent de donc de beugler de façon aiguë ‘à la ‘hardcore’ donc (dédicace à Wasted) et surtout monotone. Et derrière, au bout du xième plan à la ‘IVth Crusade’ (cf l’intro « Cruel Policy »), on se rend compte que le groupe n’a en fait pas grand-chose de personnel à proposer, ne serait-ce qu’au niveau de la prod’ un peu légère pourtant assurée par leur guitariste.

Ni assez death-metal pour le fan d’OBITUARY (à moins que le dit fan ait en fait quinze ans) ni assez hardcore pour celui qui aime jouer du moulinet dans le pit (des groupes de cet acabit, Candace Kucsulain et WALLS OF JERICHO en bouffent trois au petit déjeuner), LANDMINE MARATHON est une baudruche alléchante qui hélas se dégonfle au bout de quelques morceaux seulement. Et fuck les clients prépubères des magasins ricains pour jeunes-émo-un-peu-métal-mais-surtout-obsédés-par-leur-look-de-gros-rebelles HOT TOPIC mais désolé, pour moi, LANDMINE MARATHON sont un peu les BETRAYING THE MARTYRS de la ‘nouvelle’ scène death-metal US: pas sur le plan musical mais comment on a l'impression d'avoir affaire au même genre de truc hype ou en tous cas omniprésent sur le net et qui, au final, se conclut juste par un assassin 'tout ça pour ça???'. Je m’en vais réécouter pour la 76ème fois la nouvelle démo de TORTURE DIVISION, tiens, moi…


Rédigé par : Olivier 'Zoltar' Badin | 10/20 | Nb de lectures : 12249