C’est en 2006 que l’Europe et tout particulièrement la France découvre une belle bande de cinq Rednecks, doux comme des agneaux, venus tout droit des States. "Sacrament", le 3ème album de ce dit groupe (ou quatrième si vous tenez compte de "Burn The Priest") lui permet de se hisser au 8ème rang du Top 200 du Billboard dès sa sortie. Ce ne sera pourtant que le début du chemin de croix dans nos contrées car jusqu’à lors, ses fans ne se comptaient quasiment que sur les doigts de la main.

Lamb Of God, ben oui vous aviez compris quand même, devient en très peu de temps le porte-drapeau de la New Have Of American Heavy Metal que l’on associe assez injustement chez nous au Metalcore. Pourtant Lamb Of God est bien plus que ça et se différencie assez singulièrement par un sens inné du riff, de surcroît très « Southern » et également par une base foncièrement mélodique de ses duels de guitares.

"Sacrament", que le groupe avait voulu plus mélodique justement, et moins foncièrement massif comme l’étaient ses précédentes réalisations, avait montré une facette plus accessible et bourrée de hits en puissance, "Walk with Me in Hell", "Redneck" et "Blacken the Cursed Sun" en tête. Qu’en est-il donc aujourd’hui en 2009 avec "Wrath", son nouvel album, fort de multiples concerts dévastateurs et d’un nouveau deal avec Roadrunner ?

C’est tout simplement la claque ma bonne dame ! Ça envoie sérieusement de la bûche ! Commençons par le commencement. Il faut être honnête et ce dès la première écoute du disque, c’est l’aspect massif qui surprend vos esgourdes. Ça joue fort (oui, bien sûr, c’est vous qui réglez le volume mais ça se sent), ça joue vite et ça donne clairement envie d’en découdre ! Avec "Wrath", le groupe a décidé de prendre "Sacrament" à contre-pied et de lui donner un sérieux High Kick en pleine tronche. On se surprend même à le trouver indigeste, lâchant l’affaire après les 7-8 premiers titres. Pourtant une envie inexplicable vous pousse à le remettre dans la platine tout en sachant qu’on n'ira peut-être pas au bout. "In Your Words", "Fake Messiah" et le puissant et dévastateur single "Set To Fail" sont des morceaux capables de justifier à eux seuls l’achat de l’album et vous poussent à creuser plus en profondeur son écoute. Et c’est alors qu’on se rend compte de toute la diversité quasi cachée de cette petite perle. Les rythmiques aériennes disséminées astucieusement, les solos bien plus inspirés qu’à l’accoutumée, les riffs assassins et surtout les énooooooormes progrès au chant de Randy Blythe vous sautent finalement en plein visage et c’est désormais un rictus que vous vous coltinerez ad vitam. Revenons-y rapidement justement, au chant de Randy. Plus diversifié et précis que jamais dans ses alternances chant éraillé, subtilement clair et foncièrement agressif, la voix de celui-ci est tellement plus travaillée qu’on en vient à se demander si celui-ci saura rééditer cet exploit en live ? Wait And See…

Côté son, certain ronchons y trouveront certainement à redire côté batterie où la caisse claire peut rappeler celle d’un fameux Lars U. sur "St Anger", mais nous avons, nous, plus envie de noter son exquise reverb qui lui permet de se différencier singulièrement du son « mastodonesque » des grosses caisses. Les guitares, elles, sont incisives et grasses comme il le faut mais permettent également une distinction chirurgicale de tous les riffs.

En résumé, la cuvée 2009 de Lamb Of God est tout simplement dantesque et impose le groupe, osons le dire, comme la relève la plus sérieuse qui soit et qui ait jamais existé, de Pantera. Tous les éléments sont présents, ne reste plus au groupe que de sortir un album intemporel comme "Vulgar Display Of Power" ou "Far Beyond Driven" et nous aurons enfin notre cerise sur le kougelhopf ! Croisez les doigts bande de païens !


Rédigé par : Madrigal | 15/20 | Nb de lectures : 13982