Lamb of God est sans doute l’une des rares formations actuelles qui va toujours de plus en plus loin au fil de ses sorties. La venue au monde du sixième (septième si l’on compte la période Burn The Priest) album des Américains fait partie des évènements de l’année 2012 à ne pas louper et c’est avec un intérêt particulier que j’aborde « Resolution », qui sortira d’ici une semaine chez Roadrunner Records. « Wrath » avait démontré que les cinq gars de Richmond pouvaient encore prendre des risques avec leur musique tout en restant fidèles à leur originalité. Avec toujours comme but de conquérir l’Europe, Lamb of God officie avec un statut de simple groupe parmi d’autres sur notre continent alors qu’ils sont des stars dans leur pays.

Cette fois-ci, les mecs de Virginie continuent d’évoluer dans des terres connues avec une violence proche « As the Palaces » / « Ashes of the Wake », de la mélodie et des harmonies proches d’un « Sacrament », dans une continuité musicale à « Wrath ». Lamb of God donne en quelque sorte un résumé de sa carrière dans ce disque, mais pas seulement. L’opus renferme des passages plus osés, avec des parties mélodiques jamais entendues auparavant. Au bout de quelques écoutes, toutes les subtilités et accroches du disque se dévoilent peu à peu. « Resolution » demande de l’attention et du temps avant d’être assimilé à sa juste valeur.

L’évolution des cinq compères avec ce nouveau disque reste toutefois dans une parfaite logique de ce que « Wrath » avait apporté. Les inspirations « southern » blues présentes dans l’opus précédent sont exploitées avec plus de sérénité, à l’image de l’impressionnant « Ghost Walking ». L’harmonie entre les musiciens reste intacte, le duo formé de Mark Morton et Willie Adler atteint une solidité artistique énorme, le travail fourni par ces deux derniers est à mon sens moins démonstratif que par le passé, mais toujours de très bonne facture. Les deux démontrent un travail de composition efficace, plus lisse que par le passé, et certes beaucoup moins tranchant et incisif que lors de leurs anciennes réalisations. La mélodie fait partie ambiante de « Resolution », sans pourtant déteindre négativement sur la pêche naturelle du groupe. Les parties burnées sont toujours là, ne vous en faites pas, et vous risquerez de ne pas être déçus en écoutant l’électrique « The Number Six », où la formation ressort ses refrains typés stade à la « Sacrament », ou même le très « Contractor » qu’est le galopant « Cheated ».

Concernant la voix de Randy Blythe, ses progrès se font sentir et le charismatique hurleur se met même à user son chant clair sur l’entêtant « Insurrection ». Rassurez-vous, c’est loin des clichés avec lesquels on peut nous pomper à longueur de temps, je pense notamment au dernier Unearth. Le frontman se sert de son timbre vocal afin de poser une ambiance au morceau, et enchaîne avec son growl qu’on lui connaît. Ses interventions sont maîtrisées de la plus belle des manières, il démonte sa voix comme un acharné et semble dans une bonne forme. Derrière, Chris Adler fait encore preuve d’ingéniosité dans l’exécution de ses parties, à l’entendre, tout ça paraît tellement facile à en entendre ce break très « Lambofgodien » sur « Terminally Unique ».

Peut-être plus accrocheur et à la fois plus extrême que « Wrath », « Resolution » signe encore un bijou alors qu’on pensait avoir fait le tour de leurs capacités. L’ouverture d’esprit dont fait preuve Lamb of God laisse percevoir encore de belles choses pour le futur, l’épique « King Me » en est l’exemple. Félicitons également Josh Wilbur, qui a réalisé une production fidèle qui colle parfaitement à l’univers du groupe. En attendant, les Américains sont là et risquent de continuer sur cette voie pendant un long moment.


Rédigé par : Choko | 17/20 | Nb de lectures : 16823