LAKEI - Konspirasjoner (Indie/Season Of Mist) - 21/08/2012 @ 08h17
LAKEI, à première vue, possède tous les atours du groupe de grindcore. Une composante politique forte; illustrée dans le titre de l‘album et les paroles accompagnées d’explications des textes. Une introduction égrainant des sentences de condamnations à mort par pendaison émanant d’un quelconque procès stalinien. Un artwork proche des groupes signés chez Relapse etc etc… Pourtant LAKEI, groupe norvégien, n’est pas un groupe de grindcore (ni de trve black metal non plus d’ailleurs). Enfin pas seulement, car musicalement aussi on retrouve une dose de grind dans leur son et leur manière de jouer. Mais pas que, car, on y trouve aussi une bonne dose de sludge, de death suédois, un poil de hardcore et une lichette de post-hardcore. Tout ça pour un résultat détonnant et d’une grande homogénéité.
Niveau ambiance, ça ne renifle pas la joie de vivre mais plutôt l’approche de la Fin des Temps, la dépression et la révolte. Totalitaire et oppressive sont les deux premiers mots qui viennent à l’esprit pour décrire l’atmosphère générale du disque. Quelque part entre Soljenitsyne et Kafka mais version sludge grind. Les accords sont très lourds et ne laissent que peu d’espoir et de place pour la lumière. On sent le groupe vraiment désenchanté et quasiment résigné. Mais avec, malgré tout, toujours l’envie d’en découdre et d’envoyer des beignes. Neuf beignes. Des grosses beignes. Marrons, pèches, châtaignes, y’en aura pour tout le monde et pour tous les goûts. Tantôt grasses et lourdes, tantôt dures et acides, les neufs compositions qui forment cet album forment un ensemble compact. Très compact. Mais les norvégiens n’oublient pas de glisser quelques petites mélodies à gauche à droite. Autant de branches auxquelles se rattacher afin d’éviter l’inexorable chute. On pense parfois un peu à Mastodon sur « Ansikter » ou « Banesar ». Avec des relents de Heaven Shall Burn grassouillets et lourdauds sur certains riffs. Impression encore renforcée par une production impeccable mettant parfaitement en valeur les points forts du groupe, elle joue un grand rôle dans la réussite de cet album.
Basse et guitares forment un premier mur. Imprenable. Une muraille dans laquelle on vient s’engluer telle la mouche dans la toile d’araignée qui va gentiment attendre de se faire bouffer. Elles sonnent vieillies, usées, rouillées et s’insèrent sous les ongles, dans les orifices et dans chaque petite ouverture pour y glisser ses riffs et infecter tout ça de l’intérieur. Ensuite on découvre la deuxième couche avec une batterie dure comme la pierre qui matraque tout ce qui bouge et donne le rythme de l’assaut. Rapide, lourde, variée, elle est le moteur de LAKEI dans son entreprise de destruction massive. Enfin, quand on passe tout ça, il reste le boss final : la Voix. Non, pas celle de ces sous-hommes de Secret Story mais celle de Øyvind, hargneuse et bagarreuse à souhait. Elle ne donne pas envie de se frotter au bonhomme. Avec tout ça, LAKEI parvient à créer une musique habitée, ambitieuse et agressive mais jamais redondante ni rébarbative. En d’autres termes, on ne s’emmerde jamais et on headbangue comme des possédés sur le gros son des norvégiens. Ça plaira aux amateurs de Crowbar, de Napalm, de la scène sludge et grind. Puis même à certains coreux élevés aux son du edgemetal à la belge ou à l’italienne. Les norvégiens balancent quelques très bons morceaux « Despot » ou « Aldri Temmes » en tête puis quelques compos un poil plus faible mais sur une grosse demi-heure le tout passe parfaitement et joue son rôle : muscler la nuque et faire du bien aux oreilles. Ce n’est pas foncièrement original, ça ne réinvente pas le musique et ça mixe plusieurs genre ayant le vent en poupe mais c’est du bon travail, du très bon travail.
Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site
Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs.
S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos
Niveau ambiance, ça ne renifle pas la joie de vivre mais plutôt l’approche de la Fin des Temps, la dépression et la révolte. Totalitaire et oppressive sont les deux premiers mots qui viennent à l’esprit pour décrire l’atmosphère générale du disque. Quelque part entre Soljenitsyne et Kafka mais version sludge grind. Les accords sont très lourds et ne laissent que peu d’espoir et de place pour la lumière. On sent le groupe vraiment désenchanté et quasiment résigné. Mais avec, malgré tout, toujours l’envie d’en découdre et d’envoyer des beignes. Neuf beignes. Des grosses beignes. Marrons, pèches, châtaignes, y’en aura pour tout le monde et pour tous les goûts. Tantôt grasses et lourdes, tantôt dures et acides, les neufs compositions qui forment cet album forment un ensemble compact. Très compact. Mais les norvégiens n’oublient pas de glisser quelques petites mélodies à gauche à droite. Autant de branches auxquelles se rattacher afin d’éviter l’inexorable chute. On pense parfois un peu à Mastodon sur « Ansikter » ou « Banesar ». Avec des relents de Heaven Shall Burn grassouillets et lourdauds sur certains riffs. Impression encore renforcée par une production impeccable mettant parfaitement en valeur les points forts du groupe, elle joue un grand rôle dans la réussite de cet album.
Basse et guitares forment un premier mur. Imprenable. Une muraille dans laquelle on vient s’engluer telle la mouche dans la toile d’araignée qui va gentiment attendre de se faire bouffer. Elles sonnent vieillies, usées, rouillées et s’insèrent sous les ongles, dans les orifices et dans chaque petite ouverture pour y glisser ses riffs et infecter tout ça de l’intérieur. Ensuite on découvre la deuxième couche avec une batterie dure comme la pierre qui matraque tout ce qui bouge et donne le rythme de l’assaut. Rapide, lourde, variée, elle est le moteur de LAKEI dans son entreprise de destruction massive. Enfin, quand on passe tout ça, il reste le boss final : la Voix. Non, pas celle de ces sous-hommes de Secret Story mais celle de Øyvind, hargneuse et bagarreuse à souhait. Elle ne donne pas envie de se frotter au bonhomme. Avec tout ça, LAKEI parvient à créer une musique habitée, ambitieuse et agressive mais jamais redondante ni rébarbative. En d’autres termes, on ne s’emmerde jamais et on headbangue comme des possédés sur le gros son des norvégiens. Ça plaira aux amateurs de Crowbar, de Napalm, de la scène sludge et grind. Puis même à certains coreux élevés aux son du edgemetal à la belge ou à l’italienne. Les norvégiens balancent quelques très bons morceaux « Despot » ou « Aldri Temmes » en tête puis quelques compos un poil plus faible mais sur une grosse demi-heure le tout passe parfaitement et joue son rôle : muscler la nuque et faire du bien aux oreilles. Ce n’est pas foncièrement original, ça ne réinvente pas le musique et ça mixe plusieurs genre ayant le vent en poupe mais c’est du bon travail, du très bon travail.
Rédigé par : Seb On Fire | 14.5/20 | Nb de lectures : 12036