LAIBACH - Spectre (Mute) - 04/04/2014 @ 08h03
En voilà un retour qui fait plaisir. Un retour ? LAIBACH est resté relativement actif ces dernières années mais quand on remonte la disco, on se rend compte que c’est plus compliqué que ça. Le collectif slovène restait sur la BO du film Iron Sky (2012), ce qui n’est donc pas vraiment un album (surtout que le groupe y reprenait deux morceaux de son répertoire passé, "B-Mashina" et "America"). Laibachkunstderfuge (2008) reprenait des œuvres de BACH (de manière moyennement appréciée soit dit en passant), donc ce n’était pas non plus un « album ». Volk (2006) restait donc le dernier album original de LAIBACH en date, mais… les morceaux proposés étaient des réinterprétations (certes très personnelles et formant des morceaux originaux à part entière) d’hymnes nationaux. Donc si l’on veut chipoter le dernier album avec des compositions 100% originales de LAIBACH reste WAT (2003), qui fut chroniqué en ces pages d’ailleurs. Cela justifie, en plus de l’album « Metal » Jesus Christ Superstars (1996, chroniqué en Remember en ces pages) et de l’influence qu’a pu avoir LAIBACH sur bon nombre de groupes de Metal Indus (RAMMSTEIN en tête) eu égard à son statut de légende de la musique industrielle, la présence sur VS de cette chronique de Spectre. Car bien évidemment, nous ne sommes point en présence de Metal, car après Jesus Christ Superstars LAIBACH s’est surtout distingué comme groupe à tendance Electro-Indus. À « tendance » car LAIBACH n’est pas du genre à s’enfermer dans des carcans et hormis ses deux tous premiers albums (Laibach (1985) et Nova Akropola (1986)) s’est toujours échiné à ne jamais faire deux fois la même chose et à explorer divers horizons musicaux, souvent à l’aide de reprises très personnelles (notamment pour Opus Dei (1987) et son fameux "Life Is Life", Let It Be (1988) qui reprenait les BEATLES, ou encore NATO (1994) avec le fameux "The Final Countdown" mais aussi "Alle Gegen Alle" de DAF). Spectre est donc un album encore une fois bien différent de ce que les slovènes ont fait par le passé, même si paradoxalement on les reconnaît tout de suite (notamment grâce à la voix de Milan Fras). Et cette fois-ci, il semblerait que LAIBACH nous livre son album le plus accessible, au service d’un certain message…

Il est bien sûr difficile d’évoquer LAIBACH sans parler des polémiques que le groupe a pu susciter et subir pendant toutes ces années (encore récemment suite au manque de promo de leur concert parisien, ce que le groupe a vivement dénoncé sur sa page facebook), liées à l’art particulier du collectif NSK, basé sur une image totalitariste. Un détournement de codes permanent, provocateur et moqueur, qui a choqué maintes fois ceux qui ont été incapables de saisir le degré d’interprétation. Le groupe demeure toujours difficile à cerner et les interviews légèrement provocatrices avec trouzemille degrés de lecture n’aident pas. Mais pour le coup, Spectre annonce une couleur assumée : il s’agira de l’album le plus politique et le plus militant de LAIBACH. La version deluxe de Spectre est d’ailleurs livrée avec un petit livre qui est présenté comme un manifeste. N’ayant pas pris cette version je ne pourrai vous en dire plus sur son contenu, toujours est-il qu’en interview le groupe tient un discours révolutionnaire mais quelque peu européiste, ce qui demeure paradoxal. L’on pourrait se rabattre sur les paroles mais elles ne sont pas fournies avec l’album, il n’y en a qu’une partie. Ce qui ressort c’est plutôt un discours digne des « indignés » avec un appel permanent à se bouger le cul pour changer les choses, il suffit d’écouter des morceaux comme "No History", "Americana" ou encore "Walk With Me" pour s’en convaincre. Quoi qu’il en soit, et pour ceux qui n’auraient toujours rien compris, il n’y a rien de bien nazi là-dedans. Mais passons car on ne va pas parler politique ici, et le plus important c’est toujours la musique. Et la musique est ici intéressante car LAIBACH livre avec Spectre un album déroutant. Certes, le groupe a toujours été déroutant pendant sa carrière, multipliant les contre-pieds musicaux à l’envi, mais celui que va opérer Spectre risque d’en laisser plus d’un sur le carreau. D’ailleurs cet album se fait déjà défoncer un peu partout, certains accusant même LAIBACH de devenir racoleur, opportuniste et commercial, ce qui est tout de même difficile à imaginer pour pareil groupe…

Alors oui, brisons la glace, Spectre est un album « pop ». Mais un album « pop » fait par LAIBACH, ce qui fait toute la différence. On peut bien évidemment y voir un moyen de se moquer de la pop-music actuelle, mais loin de tout calcul musical trop évident car de la pop par LAIBACH, ce n’est certainement pas quelque chose qui passera en boucle sur les ondes. La principale différence vient de l’intégration à plein temps du chant féminin de Mina Špiler (du groupe MELODROM), qui était déjà présente sur l'album Volk ainsi que sur le superbe "Under the Iron Sky" qui concluait la B.O. du film déjanté de Timo Vuorensola, et qui a la charge d’accompagner la voix toujours martiale et rocailleuse de Milan Fras. Au niveau de l’emballage musical, LAIBACH a choisi de marier le dépouillement et la simplicité avec un apparat électronique foisonnant, passant par de nombreux sous-genres de la musique électronique pour un album dont la variété est bluffante. Il va en résulter un album frais et léger mais riche et passionnant. Il est sûr que beaucoup regretteront ce que LAIBACH a fait de plus martial et de plus sombre par le passé, mais LAIBACH est resté LAIBACH et même en se la jouant soft, il demeure intéressant et reste capable de faire de grandes choses. Le collectif slovène arrive toujours à pondre des hymnes et le montre dès le début de Spectre avec "The Whistleblowers". A l’image de l’album entier, on trouvera ça niais et ridicule au début avant que le tout ne devienne irrésistible. C’est que cette mélodie sifflée est absolument entêtante et il devient difficile de ne pas la siffler soi-même, sous la douche, dans les transports ou au boulot à la place de n’importe quel air que vous siffleriez d’habitude. Et le morceau en lui-même est parfaitement construit, avec un excellent refrain accrocheur et un Milan Fras au top, "The Whistleblowers" est vraiment la définition d’un hymne, qu’on adhère ou pas à la musique la démarche est totalement aboutie.

Mais "The Whistleblowers" est vraiment à part et fait en fait office d’intro de luxe pour Spectre dont la suite sera bien différente, un peu à l’image de "B-Mashina" pour WAT (pas dans le style mais dans la démarche). Spectre reste donc un album résolument électronique aux sonorités multiples, qui voyage à travers les âges de l’électro avec un certain souci du détail, et si cet album est « pop » il ne tombe jamais dans la facilité. C’est ainsi que "No History" se base sur des rythmiques/snares typés dubstep mais sans les lourdeurs du genre, ce qui est tout à fait bluffant et l’on se laisse alors emporter par les vocaux de Milan Fras toujours très martiaux et les envolées de Mina Špiler qui fait son entrée en force dans l’album. Un vrai départ à la fois sombre et lumineux qui va ensuite laisser place à quelques expérimentations, avec le déjanté "Eat Liver!" qui se base sur des sonorités étranges, des rythmes percutants, des vocaux féminins ultra-accrocheurs et des délires orchestraux presque dignes de DIMMU BORGIR, ça peut paraître pompeux et grandiloquent mais ce sont deux qualificatifs qui vont à merveille avec LAIBACH et ce depuis un certain Opus Dei, donc ce n’est en rien un défaut. "Americana" calme un peu le jeu et introduit des sonorités électro bien plus modernes, pour un morceau tout simplement superbe et particulièrement prenant, grâce aux vocaux et aux subtiles mélodies électroniques, ainsi qu’au final épique. Et LAIBACH poursuit en ne faisant jamais deux fois la même chose en témoigne le virage à 180° avec "We Are Millions and Millions Are One", morceau très étrange et résolument rétro, dont les chœurs à l’avenant et l’aspect électro dépouillé a du mal à convaincre, heureusement les vocaux et quelques envolées tirent le morceau vers le haut mais il prouve que l’inventivité de LAIBACH ne fonctionne pas à tous les coups.

Mais les slovènes se rattrapent illico avec "Eurovision", le morceau le plus sombre et le plus inquiétant de Spectre que l’on avait pu découvrir sur l’EP S l’an dernier (avec "No History" et "Resistance Is Futile"), qui encore une fois fourmille de bonnes idées électroniques dans une certaine modernité. Une modernité que LAIBACH va pourtant laisser de côté pour les deux pistes suivantes qui vont plus verser dans un son purement industriel, piochant dans les précédentes œuvres des slovènes : "Walk With Me" balance donc des sonorités martiales volontairement pompeuses qui nous renvoient dans les années 80, mais le tout est emballé dans un son actuel qui va avec l’esprit de Spectre, avec toujours ces vocaux féminins fédérateurs. Même chose pour "Bossanova" qui mêle sons résolument rétro avec différents rythmes industriels décapants, et la chanteuse Mina Špiler livre ici sa meilleure performance vocale pour un morceau tout bonnement excellent et totalement original, agrémenté d’un récital provocateur de Milan Fras. Enfin "Resistance Is Futile" risque de faire jaser avec ses synthés archi-kitsch et ses vocaux vocodés, mais on est en plein dans l’esprit volontairement pompeux et grossier qui a souvent animé le groupe, et ce morceau est tout simplement l’autre hymne de l’album avec des paroles géniales (« We are Laibach, and you will be assimilated, with… Blitzkrieg ! »), c’est osé, encore une fois provocateur au possible en nécessitant un certain degré d’écoute, mais le résultat est énorme. Reste alors la magnifique conclusion qu’est "Koran", une sorte de générique de fin qui est dans l’esprit du formidable "Under the Iron Sky", où l’on se laisse bercer par la douce voix de Mina Špiler et par l’ambiance apocalyptique posée par un simple piano et par de fantastiques effets électroniques.

Cependant Spectre ne s’arrête pas là vu que la plupart des versions de l’album proposent quatre bonustracks, portant le total à 56 minutes pour 14 pistes. Soit déjà deux originaux qui sont hélas dispensables, "The Parade" est un morceau tellement inclassable que je ne sais quoi en dire si ce n’est qu’il n’est pas fameux, et "Just Say No!" est une piste plus « indus » efficace et sympathique mais sans plus. Le plus intéressant se situe dans le pêché mignon des slovènes que sont les reprises. Et là, LAIBACH crève l’écran avec sa reprise totalement guedin de "Love On the Beat" de SERGE GAINSBOURG (que le groupe avait déjà interprété en Live, moment immortalisé sur le monumental album Live Monumental Retro-Avant-Garde), avec des sonorités électroniques crades et abrasives tandis que Milan Fras et Mina Špiler s’échangent les paroles complètement scabreuses du morceau d’origine (la pire strophe, celle avec les « trois orifices », n’a pourtant pas été conservée…), et le résultat est mortel. Enfin la seconde reprise proposée est "See That My Grave Is Kept Clean" de BLIND LEMON JEFFERSON, et l’originale blues de 1927 (!), qui fut d’ailleurs reprise par nombre d’artistes au fil du temps (BOB DYLAN, LOU REED, DIAMANDA GALAS…) est transformée en un redoutable mix d’EBM et de Dance, prouvant que LAIBACH sait mieux que quiconque se réapproprier des morceaux pour en faire des reprises détonantes.

Cet album -relativement- facile d’accès, c’est sûr, ne plaira pas à tout le monde et surtout ceux qui étaient restés sur Jesus Christ Superstars et WAT, qui sont tout de même les albums les plus durs des slovènes. Le chant féminin et certaines sonorités risquant de sévèrement coincer chez bon nombre de conduits auditifs. Mais dans Spectre, il y a tout LAIBACH, que ce soit le côté pompeux (Opus Dei), le côté électronique (Kapital, NATO), le côté soft (Volk) ou le côté moqueur qui détourne la pop (Let It Be), avec même des éléments industriels et martiaux (Laibach, Nova Akropola) et plus épiques avec une ambiance parfois futuriste (Iron Sky). Mais pourtant, Spectre n’est pas un album du genre « résumé de carrière », c’est bien un album original qui a son identité et son charme particulier. LAIBACH prouve donc qu’il est un grand groupe qui a toujours su se réinventer et proposer à chaque fois quelque chose d’inédit, et Spectre est donc un grand album. Oui, c’est un album que l’on peut qualifier de « pop », mais ce terme n’est pas forcément une insulte à la « vraie musique » et LAIBACH prouve d’ailleurs que l’on peut faire cette horrible chose de manière réfléchie et différente, surtout quand l’inspiration est au rendez-vous et que contrastes et facettes sur une base électronique sont nombreux. Un tour de force comme seul LAIBACH sait en faire, après le fait d’être convaincu par ce qui est proposé sur Spectre est de l’ordre du subjectif, comme le fait d’adhérer ou non au message politique qui est quand même présent à chaque instant, et reste sujet à interprétation(s). En ce qui me concerne, avec ses hits et son faible taux de déchet, Spectre s’est très vite rangé parmi mes favoris de LAIBACH avec, pourtant, un album plus musclé comme WAT, un album plus daté comme NATO et un album plus trve indus comme Laibach, ce qui montre que LAIBACH sait se montrer convaincant dans plusieurs domaines. Et si la musique « pop » était toujours comme celle de Spectre, j’en écouterai tous les jours.



http://www.laibach.org - 168 visite(s)


Rédigé par : ZeSnake | 16.5/20 | Nb de lectures : 15448




Auteur
Commentaire
Bernard
Membre enregistré
Posté le: 04/04/2014 à 10h19 - (111624)
Album vraiment très plaisant.

Et toujours leur humour détourné:

"We Are the Borg. You Will be Assimilated. Resistance is Futile."

..qui devient:

"We are Laibach, and you will be assimilated, with... Blitzkrieg!"

Les fans de Star Trek reconnaîtront.

Moulinexxx
Membre enregistré
Posté le: 04/04/2014 à 11h11 - (111625)
Je découvre le groupe avec cet album, et j'adhère totalement !

Par contre mon estime pour Ramms+ein baisse un peu, parce que leur chant a été terriblement pompé sur Laibach...



MoiZ
IP:79.98.60.226
Invité
Posté le: 04/04/2014 à 12h23 - (111626)
Ecoute Oomph et ton estime pour Rammstein n'existera plus.

Je vais redonner sa chance à ce Laibach, essayer de passer outre l'odeur de naphtaline qui m'assaille à chaque fois....

Yavor
IP:78.192.38.132
Invité
Posté le: 04/04/2014 à 18h45 - (111631)
Superbe. Excellente chronique. Succincte et détaillée, elle donne envie d'en écouter plus.

mardouk
IP:79.84.36.16
Invité
Posté le: 04/04/2014 à 23h36 - (111639)
Belle chronique...

Oh que oui, aux premières écoutes "the whistleblowers" paraissait niaise et ridicule... Puis elle en devient envoutante et irrésistible !

Morbid Tankard
Membre enregistré
Posté le: 05/04/2014 à 15h59 - (111644)
Je vais sûrement me laisser tenter. A condition de le trouver. Savez-vous où acheter leurs (récents) albums ?

ZeSnake
Membre enregistré
Posté le: 05/04/2014 à 17h33 - (111648)
Mute est un gros label, tu le trouveras facilement (les précédents aussi, en remontant jusqu'à WAT au moins). tu peux même passer par leur shop : wtc.laibach.org
perso je l'ai pris sur Amazon, classique quoi...

ALeX54
Membre enregistré
Posté le: 05/04/2014 à 22h05 - (111653)
sur amazon, il y a de belles promos en plus en ce moment.
Jesus Christ Superstars (tres bon album au passage)5 euro
Macbeth (une espece d opera zarbi excellent album) 9 euro

J'avais galéré à me faire la collection des laibach, il y a un dizaine d année...


ZeSnake
Membre enregistré
Posté le: 05/04/2014 à 22h49 - (111655)
d'ailleurs à la fnac certains albums sont vendus à 5€... peut-être pas dans toutes les fnac (je parle pour celle de Metz), mais c'est du domaine du possible.

ALeX54
Membre enregistré
Posté le: 06/04/2014 à 09h27 - (111660)
ca doit pas etre le cas a nancy, il y a jamais de promo correct...

septentrion
IP:78.222.104.197
Invité
Posté le: 07/04/2014 à 12h04 - (111674)
Pour moi un des tout meilleurs albums de Laibach !

Kergan
Membre enregistré
Posté le: 10/04/2014 à 13h36 - (111724)
La première écoute ne m'avait pas convaincu.
A présent 'Spectre' tourne quasi en boucle sur ma platine, à l'exception de quelques titres dispensables.



canibool
IP:92.103.98.50
Invité
Posté le: 14/04/2014 à 17h07 - (111764)
excellent cet album... après 3 écoutes.

mais c'est quand le sifflotement du premier titre s'en va de ma tête?

Borderline
Membre enregistré
Posté le: 20/04/2014 à 15h12 - (111829)
J'ai l'impression de me retrouver en plein film de science fiction quand j'écoute cet extrait :p
C'est assez spécial comme univers je trouve

Vaane
IP:212.234.218.49
Invité
Posté le: 03/03/2015 à 14h34 - (115966)
je les ais vu en concert à la locomotive(ça remonte), un grand moment :)

johann neanderthal
IP:89.158.170.152
Invité
Posté le: 07/05/2015 à 17h50 - (116652)
super retour! et jettez un oeil au clip de Whistleblowers, super bien fait!

Geoffrey H
IP:90.209.188.195
Invité
Posté le: 04/11/2015 à 13h47 - (118539)
"Le chant féminin et certaines sonorités risquant de sévèrement coincer chez bon nombre de conduits auditifs"

J'ai du mal avec les femmes dans tout ce qui touche au metal ou au hard rock. Mais la voix de Mina Špiler est juste halucinante, qui plus est il reste toujours une voix masculine. Cette femme a une voix vraiment spéciale, pas vraiment douce ou mélodieuse, ni même aigue. Elle a une performante vocale vraiment impressionnante. Dans bossanova c'est dément, c'est tout simplement génial.

Laibach est un groupe que j'aime beaucoup, et les excellents groupes de metal indus qui ne se ressemblent pas trop (comme le rappot entre Ministry, NIN et Laibach par exemple) se comptent sur une main au mieux sur deux. Un autre point positif est que laibach à bien évoluer sans reste sur leurs vieux sons. J'entends souvent des gens se plaindre des changements artistiques des chanteurs. Mais c'est nécessaire pour ne pas avoir à écouter des clones des premiers albums. Et ca Laibach l'a très bien compris et mieux encore il ont réussi à conserver un bon son.

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