Tremblez pauvres pécheurs, le LACUNA COIL nouveau est arrivé! Quelques 3 ans après le trop décevant "Karmacode", débarque un "Shallow Life" pas spécialement attendu mais qui a la lourde tâche soit d'enterrer définitivement le combo italien soit de le relever aux yeux de ses fans des premières heures. Après deux premiers albums, "In a Reverie" et "Unleashed Memories", purement metal goth qui avaient posé des bases prometteuses, "Comalies" avait pointé le bout de son nez en 2002 en démontrant un groupe au sommet de son art, alliant les ambiances de ses prédécesseurs et une efficacité hors du commun dans son songwriting, pondant un opus quasi parfait ralliant un large public. Premier faux pas en 2006 donc avec un "Karmacode" peu intéressant musicalement parlant qui confirmait clairement les espoirs du combo italiens: s'imposer définitivement aux US. Et ce fut chose faite grâce à cet album de néo metal féminin comme l'annonçait la promo de Century Media. Mais au passage, LC a complètement décontenancé son public originel qui s'est retrouvé sur le carreau pendant qu'une horde de teenagers s'emparait de ce qui fut l'espoir du metal goth.

N'y allons par quatre chemins, "Shallow Life" ne fera qu'enfoncer le clou concernant le revirement musical du sextet. En même temps, l'annonce de la collaboration du groupe avec Don Gilmore n'annonçait rien de bien intéressant. Musicalement, LC continue donc à nous pondre des riffs néo patauds et simplistes sous couverts d'ambiances mercantilement sombres histoire de tisser un pseudo lien avec son passé. Car il faut s'y faire, LACUNA COIL ne fait quasiment plus que dans le hit téléphoné MTV friendly. Et c'est ce quasiment qui fait mal. D'une part, dans le style, "Shallow Life" fait mouche et sonne à la perfection, sonnant bien mieux et plus recherché que bon nombre de bouses vomies à la face du public de masse par des radios annoncées comme révélatrices de talents rock (burp). De l'autre, on retrouve ce que l'on aimait chez les Italiens avec des titres comme "Spellbound" (le plus proche des singles de l'époque "Comalies"), "Survive", "Underdog", ou on apprécie des ambiances comme celle de "The Pain" sonnant comme du PARADISE LOST époque "Host". Mais le reste des titres ne présente plus aucun élément original qui fait qu'on trouvait LACUNA COIL classieux. "Shallow Life" est une collection de titres trop directs pour être sincères et qui très rapidement écœurent par leur trop plein de passages irritants ("I won't tell you", "I'm not affraid"). Si Christina Scabbia propose une performance vocale impeccable bien que chargée en chorus, phaser et autres effets dont on se serait bien passé vu la qualité du timbre de la demoiselle, Andrea Ferro continue de "chanter" et de nous emmerder avec ses vocaux à la platitude effarante et à l'intérêt limité. OK son chant tient plus la route qu'avant, c'est indéniable, mais faut pas pousser mémé dans les orties : LACUNA COIL ne serait pas devenu grand-chose s'il avait été seul derrière le micro (et je ne fais même pas allusion au physique avantageux de dame Scabbia).

Le constat est donc sans appel pour ma part. "LACUNA COIL est mort, vive LACUNA COIL" s'écrieront certains charmés par les refrains pop des "I like it" et "Not Enough" ou par les ballades spéciales boom d'ado que sont "Wide awake" ou "Shallow Life". C'est légitime car "Shallow Life" a un potentiel radiophonique certain et n'est ni plus ni moins qu'un album calibré pour être vendu par dizaine de milliers de palettes. D'autres écouteront cet opus et le rangeront dans leur discothèque en leur disant qu'on ne les reprendra plus. Ceux-là arboraient des t-shirts "In a reverie" il y a 10 ans. [Mode vieux con ON]Les temps changent mon pauv'monsieur, c'est bien dommage… [Mode vieux con OFF]


Rédigé par : Foofur | 09/20 | Nb de lectures : 12056