La pochette de cette rondelle pourrait laisser présager un Goregrind tout aussi juteux que les asticots s'y gambadant. Et bien pas du tout; les Italiens de LACERATER s'adonnent corps et âme à un Death Metal classique mais efficace. Ce premier mini dévoile un groupe qui a pas mal d'atouts dans son jeu pour venir chambouler les neurones des fans les plus exigeants.

"Nessun Urlo Nell'Ombra" renferme quatre titres pour une durée totale de treize minutes, pas facile de se faire une idée à partir d'un échantillon aussi court, mais la musique de LACERATER dégage une identité assez forte pour comprendre de quoi il s'agit. Ces Ritaux (un Rital, des Ritaux...non?) démoulent un gros Death velu qui pioche aussi bien ses influences au cœur des années 90 que dans la scène Niou Scoule. On navigue entre le MALEVOLENT CREATION de "Eternal", quelques affleurements proche de HATE et de nombreux plans plus brutaux et bourrus qui sentent le PROSTITUTE DISFIGUREMENT à plein pif. Cette tambouille qui a de quoi mettre l'eau à la bouche est on ne peut plus efficace et intense et possède une certaine originalité. Grâce à cette alliance entre l'aspect haineux d'antan et brutalité primaire actuelle, LACERATER peut évoquer des groupes de la trempe de SEVERE TORTURE ou même de KRONOS. Mais il serait dommage d'omettre l'ambiance plus... "raffinée" qui suinte de ces quatre titres. Ainsi, un arrière-goût digne du "Out Post Fort Europa" de PANZERCHRIST se fait sentir. Puissant, mélodieux, fluide, martial et implacable.

Sous bien des aspects "Nessun Urlo Nell'Ombra" est une vraie tuerie, la musique prend aux tripes et la qualité du son est irréprochable. Un grain massif et compact qui ferait rendre son goûter aux plus aguerris des marins... Le gros problème de LACERATER réside dans les vocaux qui sont – à mon humble avis – complètement foireux. Le vocaliste semble en chier des ronds de chapeaux pour sortir une voix qui se veut gutturale mais qui ne parviendrait pas à éteindre une bougie sur un gâteau d'anniversaire... Il a beau s'essorer l'œsophage dans tous les sens; rien y fait: sa voix n'a aucune attaque ni aucun grain. Même la chanteuse de SINISTER avait plus de jus (c'est dire!) Et de ce fait, ça ramollit l'ensemble du mini... Un gosier asthmatique qui scande les paroles sur un schéma Hard Corisant aboyé. L'autre défaut, c'est que le vocaliste s'obstine à tartiner ses lignes vocales itératives à tout va. Et, au bout de quelques minutes, on s'emmerde, on s'agace tant ce gusse aurait besoin d'un bon coup de Ventoline dans le tuyau!

Ce premier stuff de LACERATER regorge de qualités, leur musique est indubitablement excellente et viscérale mais leur chansonnier chie dans la colle et freine mon enthousiasme.


Rédigé par : Cobra Commander | 6/10 | Nb de lectures : 10127