« Highlander II, le retour !»

En effet, comme au cinéma, à quelques exceptions près, les numéros 2 n’égalent pas leurs illustres prédécesseurs. Et en ce qui nous concerne, LABŸRINTH, groupe italien de heavy metal progressif, n’échappe pas à cette règle.
Pour ceux qui ne connaissent pas cette formation transalpine, sachez qu’ils comptaient dans leurs rangs sur leur, excellent, premier album "No Limits", le chanteur de RHAPSODY (of fire), Fabio Lione (mais sous le nom d’emprunt « Joe Terry » ; oui sur leurs trois premiers albums, les Italiens de LABŸRINTH voulaient se donner des airs américains et avaient des pseudonymes tous plus ricains les uns que les autres). Le sieur Fabio, d’ailleurs, officie toujours dans l’autre groupe du guitariste de LABŸRINTH, Carlo Andrea Magnani (plus connus sous le pseudo d’Olaf Thorsen), à savoir VISION DIVINE. Sur le deuxième album du groupe, "Return to Heaven Denied", notre ami Fabio a été remplacé par le très bon Roberto Tiranti (aka Rob Tyrant), qui a apporté son propre style de chant (très professionnel, il est connu en Italie pour avoir participé à la version italienne de la comédie musicale Les dix commandements). "Return to Heaven Denied" (RTHD pour la suite de la chronique) est un petit bijou de metal progressif très kitsch, mais qui ne contient que des tubes, même la reprise de la chanson electro « Cenith » dans une version metal/disco vaut le détour.

Les albums qui ont suivi RTHD ont vu le changement de style du groupe, qui devenait plus « sérieux » et plus « sombre », des membres très actifs du groupe comme Olaf Thorsen, leur très bon batteur Mattia "Mat" Stancioiu et leur bassiste Chris Breeze (remplacé au pied levé par leur chanteur) ont quitté le groupe. Le logo et l’iconographie du groupe ont même été changés (s’octroyant les talents de Travis Smith) pour renforcer le côté « sérieux » de la nouvelle orientation.

Mais, visiblement, tous ces efforts ne payaient pas et le groupe a fini par réintégrer Olaf Thorsen, repris son ancien logo et nous a concocté en 2010 une « part II » à "Return to Heaven Denied", produit par Mika Jussila au célebre Finnvox. Et ce « part II », que j’attendais avec impatience, reprend tous les codes et toutes les structures de son prédécesseur, plusieurs passages sont même carrément repris. Mais à l’image des « Unforgiven » II et III, le feeling n’y est plus, ou en tout cas ici beaucoup moins.

Cependant, celui qui n’a jamais connu le premier "Return to Heaven Denied", et qui aime le heavy metal progressif, pourrait fortement apprécier ce « part II », car on ne peut pas lui enlever la très bonne production, le professionnalisme du chanteur, certains soli magnifiquement exécutés et quelques morceaux qui se démarquent légèrement du « moule » "Return to Heaven Denied", mais l’ensemble reste très cohérent. Le claviériste crée toujours des ambiances qui nous transportent sur la plage imaginaire de Pensacola dans le film Contact, mais moins kitsch que dans le premier RTHD. Dix titres composent ce nouvel opus, pour une durée de 58 minutes. Sur la version japonaise (si jamais vous êtes de ceux qui se ruent sur les versions import des albums) on trouve une énième reprise du « You Don't Remember, I'll Never Forget » de Yngwie J. Malmsteen et une version acoustique d’un des morceaux de l’album ("A Midnight Autumn's Dream") sur laquelle on retiendra un duo avec la cantatrice Irene Fornaciari.


Rédigé par : death_denied | 11/20 | Nb de lectures : 13117