Pour ce sixième album, les membres de Labyrinth ont choisi de poursuivre la voie entre-ouverte par leur précédent album «Freeman» qui marquait un certain durcissement de leur Heavy-Prog. C'est donc aujourd'hui dans un veine clairement Prog-Power que les Italiens de Labyrinth (désormais chez l'écurie Scarlet) nous reviennent avec ce «6 Days To Nowhere» à la prod particulièrement soignée (on notera également le joli travail effectué au niveau de l'artwork).
La première chose à signaler concernant cet album est qu'il est assez long puisqu'il comprend pas moins de 12 nouveaux titres (14 en tout si l'on ajoute la cover des Beatles «Come Together» et la version actualisée de "Piece Of Time" qui figurait à l'origine sur le EP du même nom sorti en 1995) et qu'il est à ce titre assez délicat à assimiler (il faut dire aussi que la musique de Labyrinth, sans être extraordinairement alambiquée n'est pas non plus spécialement simpliste). Si tous les morceaux ne sont pas d'égale qualité, tous sont en revanche de vrais morceaux, sans interludes ou autres narrations à la con (bref, pas comme un récent album des regrettés “Kings Of Metal”). Heureusement que tous les groupes n'ont pas besoin de 5 ans pour sortir un skeud avec seulement 3-4 compos qui tiennent péniblement la route...
La reprise des Beatles n'est d'ailleurs pas inintéressante. Reconnaissable immédiatement dès les premières mesures, Labyrinth arrive, sans dénaturer le titre en question, à y apporter sa patte. Commencant de manière assez groovy, les Italiens poursuivent cette interprétation audacieuse en y ajoutant une petite touch Classic Rock (à la Deep Purple) et un beau dialogue guitare/clavier.
Etant personnellement allergique aux sonorités trop synthétiques, ce «6 Days To Nowhere» m'a moins hérissé le poil que «Freeman» (dont certains samples étaient une torture pour mes fragiles oreilles).
L'album démarrait pourtant assez mal avec un «Crossroads» franchement quelconque sur lequel le chant de Roberto Tiranti est presque irritant (il en va de même à chaque fois qu'il adopte un ton trop pincé, voir par exemple «Just One Day»). Heureusement que ce dernier module bien son chant tout au long de l'album allant du très mélodique (voir «Smoke And Dream» qui est pas mal typé Hard Rock Mélodique) au très agressif (pour un groupe comme Labyrinth) comme par exemple sur «Lost». On appréciera également occasionnellement ses petites vocalises à la Ian Gillan («What???») et on lui conseillera surtout de poursuivre la voie qu'il semble avoir choisi et qui le pousse à délaisser le plus possible les parties les plus aiguës.
Les passages les plus agressifs sont ceux qui sortent le plus facilement du lot et quand on voit avec quel bonheur le groupe arrive à alterner le tempo et à jouer avec les ambiances, on ne peut que les encourager à approfondir encore cette facette de leur musique. Il faut voir (et surtout entendre) les accélérations furieuses -pour le moins étonnantes- («Lost») ou les rythmiques thrashisantes («Rusty Nail») se mélanger aux parties acoustiques pour réaliser que leur avenir est là.
Sans être l'album du mois, le nouveau Labyrinth est un bon disque, honnête, d'un groupe qui l'est tout autant même s'il ne semble pas être encore arrivé à trouver définitivement son style. A tort ou à raison (l'avenir nous le dira), on aurait tendance à le considérer comme un disque de transition.


Rédigé par : BigHenry | 13/20 | Nb de lectures : 11700