Suite à l'excellent « Chapitre II » qui ancrait définitivement l'EDC dans un style mélangeant habilement les écoles du Métal suédois et du son lourd à l'américaine, ce « Corpus Delicti » s'affiche sans aucun doute possible dans une continuité idéale.

Les ronchons de la première heure, rebutés par une sorte d'attitude banlieue/street-wear affichés par les groupes de Metal Hardcore français devraient commencer par écouter la première minute de cet album. Et elle n'a rien à envier au IN FLANMES de la première époque ni aux récentes bombes de THE HAUNTED. L'EDC impressionne en composant de vrais riffs de Thrash, comme on a pas su le faire en France depuis longtemps.

Passée cette intro fort entraînante, nous rentrons dans le vif du sujet avec quelques compositions plus typiques de l'EDC, mais non moins qualitatives. Toujours très proche de THE HAUNTED dans le format des chansons mais avec une production digne des AS I LAY DYING et autres UNEARTH.

Ce « Chapitre III » témoigne bien de son époque ne le pâlirai pas sur la scène internationale. Seule le jeu de batterie, carré, froid mais surtout stéréotypé et faible sur les passages hors « bourrinage » n'égale pas les productions outre-Atlantique.

C'est sur ces mots qu'il faut alors évoquer le chant et les paroles en français. Loin des diatribes que je ne trouvais pas bien fines, des Chapitres 0 & I, on est ici témoins d'une véritable progression, initiée lors de l'album précédent. Non pas que les sujets typiques du Hardcore soient honnies, bien au contraire, mais la fierté, l'opiniâtreté, l'amour et la haine sont ici dépeints avec bien d'autres outils que la naïveté du degré zéro de la plupart des groupes « Core » partout dans le monde.
Seuls les prises de position politiques me paraissent dispensables, et quand l'anti-Bush se « françise » en anti-Sarko, ce n'est qu'une influence américaine de plus.
Ce gros avantage donc sur le notre petit marché français est-il un frein en dehors de nos frontières? Souhaitons que non.

Au fil des chansons, l'EDC nous fait découvrir autant de riffs qui auront pour gros avantage de ne pas blaser l'auditoire plus expérimenté. Le « entendu 1000 fois » laisse place à un sentiment plus agréable d'une vague nostalgie plutôt enthousiasmante au souvenir de quelques DARK TRANQUILITY et autres AT THE GATES.

L'EDC ne se contente pas de « copier » donc, mais sublime ses inspirations de manière élégante et sincère avec une fraîcheur rare pour un troisième album.

En aussi bonne compagnie dans vos répertoires aux côtés de THE ARRS et AS I LAY DYING que de THE HAUNTED, PANTERA et GOJIRA, l'EDC ne trompe pas sur la marchandise, du Métal à l'état pur et de vrais riffs assassins.


Rédigé par : Monkey D. Luffy | 17/20 | Nb de lectures : 14018