A ne pas confondre avec le groupe français splitté, Kult est un projet italien qui a vu le jour à Como, non loin de Milan. Ces voisins de Forgotten Tomb proposent ici leur première cargaison de riffs longue durée, n'ayant au compteur qu'une seule démo "Darkness Return" (2003) en cinq ans d'existence. Le désormais duo loue les valeurs scandinaves du black : misanthropie et antichristianisme dans un black old school qui fait tomber les pellicules.

Au résultat, Kult propose un album intéressant, qui ne dépareillera pas dans votre discothèque au côté des vieux brûlots, sans pour autant devenir lui-même culte (boudoum boudoum crash). En fait, le groupe semble jouer sur deux tableaux à la fois, pendant les dix titres (et 36 min) de l'opus.

D'une part, Kult place des morceaux agressifs qui évoquent la scène black assez traditionnelle, avec des rythmiques blastées sur lesquelles viennent se dérouler des mélodies en trémolo ("Alpha", "Enstrangement" écoutable plus bas). On trouve aussi de grosses mélodies entraînantes comme l'ouverture de "Final Embrace" ( que vous pouvez écouter sur le site web) qui me rappelle des thèmes employés dans le black allemand. Si ces titres sonnent traditionnels, ils ne sont pas déplaisants une seule seconde et donnent une bonne dynamique à l'album, gorgés qu'ils sont de mélodies.

Et d'autre part, le reste des compositions montrent un esprit beaucoup plus old school, comme l'attestent des titres comme "Torture" ou "Seven Blades", qui font penser au true d'un Azaghal. On trouve même du gros riff ronflant chez "Darkness Return" (seul titre repiqué de la démo), bien black'n'roll norvégien, même s'il est trop joyeux pour être vraiment true. Le tempo de ces morceaux reste globalement modéré et Kult n'est pas là pour nous exploser les tympans, mais bien pour faire headbanguer son monde.

En jouant sur ces deux facettes, les Italiens mêlent l'efficace au groove et fomentent un opus où on ne s'ennuie pas. Le titre "And Forever Winter" est élégamment à cheval entre les deux pôles du groupe, débutant par un riff true pour enchaîner sur un blast et un break que ne renierait pas Odal ou Creature. Comme pour les groupes cités, rien n'est vraiment révolutionnaire, rien ne se détache réellement, mais c'est globalement bien efficace.

"Winds of War" a été mis en boîte au studio local : les Alpha/Omega Studios. Il n'est donc pas étonnant de voir le voisin et habitué des lieux Aphazel (Ancient) venir tenir la guitare sur l'album. Le résultat est fort bon, et les vocaux gargouillants viennent se mêler avec netteté aux instruments, dans un son bien nordique. Les éléments traditionnels du son black sont bien là, avec notamment beaucoup de mediums.

Si j'ajoute une bonne interprétation, ce "Winds of War" satisfera les amateurs de sombres sensations en quête d'un groupe qui ne se prend pas la tête. Ca tombe bien, on ne lui demande rien de plus. Maintenant, j'aimerais voir ce que donne le groupe en étalant beaucoup moins son temps de composition. L'avenir nous réserve probablement la vraie facette de ce Kult impie qui débute.




Rédigé par : Prince de Lu | 14/20 | Nb de lectures : 12461