Le dernier jet de KRUGER, une tâche bien difficile m’est assignée ici tant nombre d’entre vous attendent cette sortie avec une impatience démesurée… Jetez un petit regard sur la note en bas et remarquez le fait que ce disque se retrouve dans la sélection VS : cet album mérite en effet toutes les louanges qu’on lui prête. C’est une bombe.

KRUGER est un groupe que l’on ne présente plus, le quintet helvétique ayant réussi à s’imposer en deux temps trois mouvements, surtout depuis la sortie du deuxième album, «Cattle Truck». Les trois premiers albums ont permis au combo de faire son petit bonhomme de chemin sans mal. Trois années et une chiée de concerts, de festivals et de premières parties ragoûtantes… Le temps a paru long depuis la sortie de «Redemption Through Looseness» (mixé par Kurt Ballou et masterisé par Alan Douches… un son énorme dont je ne me suis toujours pas remis), album génialissime à la croisée de sonorités perpétrées par quelques MASTODON, CONVERGE, UNSANE, ISIS et BREACH (pour ne citer que ces cinq groupes ; je pourrais m’amuser à sortir toute une liste de groupes longue de quinze pages ayant influencés KRUGER, mais cela ne servirait qu’à démontrer que le groupe a fini par ôter toute trace d’influence dans sa musique. Et si je le faisais, j’aurais le droit à une centaine de commentaires me blâmant encore pour ma capacité à étendre mes connaissances encyclopédiques. Refermons la parenthèse).

Changement de look ici, nos Suisses préférés ayant décidés de se travestir ici en clones de workers de la City de Londres à la mode des Deschiens. Une transformation vestimentaire qui a au moins le mérite de faire parler d’eux. «For Death, Glory and The End of The World» démarre à bloc grâce au titre «The Ox» présentant un KRUGER brutal et Heavy à souhait, tout en gardant cet aspect Noisy à la UNSANE/BOTCH. Dès les premières mesures, je suis conquis. Le son des grattes, le chant hargneux et hautement maîtrisé, la batterie au jeu rythmiquement irréprochable : tous les éléments sont là. L’esprit Hardcore d’antan est aussi bien présent, comme le démontrent des compositions telles que «Return of The Huns» (aappelant à mort BOTCH… cela ne me gêne aucunement, je suis un fan absolu du combo ricain !) ou encore «Villains» (dont la montée finale nous laisse pantois). La troisième plage, «Anthem of Pretended Glory» - à l’intro enivrante et dynamique - montre une paire rythmique basse-batterie impeccable (duo qui ne cesse tout au long de l’album de supporter la zique) et un chant brutal qui font de ce morceau l’un des plus inspirés de ce nouvel ouvrage. Et pourtant il est difficile de partager les compositions en terme d’inspiration et de ressenti, car ce dernier opus dévoile bien des joyaux au fur et à mesure de son écoute faisant de chaque morceau une perle rare. C’est surtout aux deuxième et troisième écoutes que l’on peut pleinement apprécier toutes les subtilités de cet album. Les breaks savamment pensés, les introductions toujours bien travaillées, la combinaison de voix parfaitement bien amenée, les arpèges de grattes disséminés çà et là, les sorties à teneur parfois presque apocalyptique, la combinaison du jeu des deux gratteux (extraordinaire dans «Our Cemetery Is Full of Strangers»)… Autant de surprises pour ces neuf titres enflammés et frénétiques qui devraient ravir tous les fans de KRUGER.

C’est aux dernières notes de «Turpitudes» que me vient spontanément à l’esprit cette question : me faudra-t-il attendre aussi longtemps que précédemment pour écouter le prochain rejeton? Je viens à peine de digérer cet album et je pense déjà au suivant. C’est parce que je suis persuadé que KRUGER a encore énormément à nous dire et que cet opus nous fait comprendre que le combo a encore un bel avenir devant lui…




Rédigé par : DeadStar | 18/20 | Nb de lectures : 14697