La bête des Vosges est de retour. Après 3 années passées à sillonner les routes de France et d’Europe, c’est en Pologne aux Hertz studios (DECAPITATED, VADER) que les KRONOS sont allés sculpter leur son et fourbir leurs riffs pour déferler une fois de plus sur nos platines comme des Spartiates sur les Perses dans le défilé des Thermopyles.

3ème album du groupe, « The Hellenic Terror » s’inscrit dans la continuité de l’évolution de KRONOS. Chaque chanson est un compromis entre efficacité rythmique, puissance et mélodie, l’une prenant parfois le pas sur l’autre : à des compositions brutales et directes comme « Tricephalic Hellkeeper » qui fait penser au meilleur de la scène Death US, s’associent des morceaux beaucoup plus mélodiques comme « Suffocate the Ignorant » où le travail des guitares donne une couleur très… antique.
KRONOS est en fait à la croisée des chemins, et sa musique est le fruit d’un mélange stœchiométrique des influences de ses musiciens. On sent le groupe tirer profit du Brutal Death US et de la scène d’Europe de l’Est avec parfois quelques harmonies de guitares qui fleurent bon le méphitique MORBID ANGEL, quelques soli aériens et rapides qu’un Eric Rutan ne renierait pas. Les riffs aux rythmiques changeantes, très directs et puissants font un peu penser à VADER ou encore DECAPITATED, quelques sweepings sont assez « Suiçmeziens » : des réactifs qui donnent un mélange particulièrement explosif et réussi.
Plus que la somme d’influences, KRONOS a construit sa propre personnalité musicale, synthèse des grands courants du Death actuel. Personnalité conceptuelle, aussi, puisque le groupe n’abandonne pas (et pourquoi le faire ?) ses références à la mythologie antique dont le tumulte se reflète dans la musique du groupe. Une évolution sans révolution donc.

Dernier point fort de « The Hellenic Terror » : le son. KRONOS a désormais l’habitude de s’expatrier pour trouver la production qui lui convient et force est de constater que ces diables de Polonais s’y entendent en matière de Death Metal. Ca avoine dur et le Hertz studio a réussi à mettre en valeur chaque instrument. Si le point fort de ce type de prod est le duo guitares-grosse caisse, c’est aussi agréable d’entendre quelques lignes de basse particulièrement réussies, les guitaristes quant à eux écraseront quelques larmes à l’écoute des soli lumineux de Richard.

Avec « The Hellenic Terror », Kronos est en train de s’imposer comme le titan du Death en France (facile)… Ave Atque Ale…


Rédigé par : La Myxine | 17/20 | Nb de lectures : 15520