Cela peut sembler paradoxal que je me sois vu confier la chronique de ce nouvel album de KRISIUN, au regard du peu d’enthousiasme que je voue au groupe dans le cadre de ses prestations scéniques. Si la richesse de la musique de KRISIUN est trop indigeste pour moi dans sa version live, il en est tout autre pour ses albums que j’apprécie.
Deux ans après « Angeless venomous » et moult tournées qui les ont conduits aux quatre points du globe, KRISIUN nous fait l’aumône de ce « Works of Carnage », cinquième albums du trio brésilien. Si le style de KRISIUN se reconnaît ici au premier coup d’oreille, ce nouvel opus est annonciateur de grands changements. Leur brutal death, à défaut d’être révolutionnaire, est desservi par un niveau technique costaud, une précision taillée au microscope électronique et un sens de la composition monolithique. Pour ce nouveau disque, KRISIUN a encore gagné en fureur, en pugnacité pour des titres courts et incisifs.
L’autre grand changement réside dans la production dont « Works of Carnage » a bénéficié lors de son enregistrement au studio Victor de Montréal. Century Media a offert à ses protégés les services du prodigieux Pierre Remillard ex-guitariste d’OBLIVEON et producteur attitré de la fine fleur métallique québécoise (CRYPTOPSY, MARTYR, GORGUTS, QUO VADIS, n’en jetez plus la cour est pleine…). Avec un tel atout en poche, c’est clair qu’il n’y a pas photo pour départager les deux derniers opus des brésiliens. Alors que KRISIUN se cherchait encore un son avec « Angeless Venomous », il trouve un équilibre parfait entre puissance et clarté avec « Works of Carnage ». Certains titres ou passages se détachent de l’album comme « Works of Carnage », le pétaradant « War ritual », « Wolfen tyrrany » ou encore l’étrangement calme (tout est relatif) « Shadow ». Pour clore avec panache cette nouvelle galette, KRISIUN a choisi de rendre hommage à VENOM en reprenant, dans une version un tantinet plus musclée que l’originale, « In league with Satan ».
Je dois quand même avouer ma frustration sur un point précis concernant cet album. Comme c’est le cas pour le dernier MISERY INDEX que j’ai chroniqué quelque temps auparavant, « Works of Carnage » a une durée totale qui excède à peine les 30 minutes. Si on enlève les outro, interludes et reprise, on se retrouve avec un album de 25 minutes, une durée qui conviendrait davantage à un mini album, bref un gros foutage de gueule. Je sais bien que certains albums cultes sont d’un timing à peu près égal mais compte tenu des sorties massives actuelles et du prix d’un cd, j’estime que KRISIUN aurait pu se fendre d’une paire de titres supplémentaires afin que leurs fans n’aient pas le sentiment de se faire couillonner avec l’achat de ce disque. Même si « Works of Carnage » est excellent, faudrait quand même pas nous prendre pour des vaches à lait… Non mais des fois…




Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 9449