On ne le sait que trop bien, l'instabilité d'un line-up peut mener un groupe à sa perte. Combien de formations sont restées sur le carreau après le départ du chanteur charismatique ou du batteur à trois bras? Hormis le bassiste dont tout le monde ignore la raison de la présence aux répétitions et le clavier dont chacun rêve rapidement de se débarrasser pour faire plus viril, tous les zicos ont (souvent) leur importance. Perdre un gratteux, ça peut faire mal. Krater a perdu les deux gratteux qui ont enregistré son premier album Das Relikt Des Triumphes (Christhunt, 2006).

Hé bien, pour une fois, un groupe a eu du bol. Nan sérieux, Das Relikt..., il n'est tout de même pas terrible. Du black germanique bourré de ses propres clichés et mal branlé en plus. Le genre de prod dont Christhunt nous a abreuvés (heureusement qu'il y a Odal dans le catalogue). Nan, il n'est vraiment pas terrible cet album. Je me suis refait du mal à me le réécouter pour préparer cette chronique. Et là surprise!

Surprise, car Krater nous sert d'entrée un black/death offensif qui déboîte sur les deux premiers titres (après l'intro). Les premiers vrais longs trémolos germanisants serviront de support à "Aura", mais les Boches sont là pour napalmiser la zone avant tout. En tout cas, sur le début de l'album. Car le soufflé retombe assez vite à partir du titre sans nom. Cette cinquième plage pose un riff metal mid-tempo qui annonce un morceau tout chiant et mou, dont le blast final ne parviendra pas à relever le niveau. Une faute de goût qui casse l'album à mi-parcours, d'autant plus qu'elle est enchaînée avec un "Geist ist Fluch" tout aussi anodin. Dommage, car les deux titres suivants déboîtent et que l'album se termine sur une longue plage de 12 minutes loin d'être dégueu.

La production est dense, ça tambourine fort comme un seul homme laissant uniquement les vocaux déchirés surnager. Les errances du premier opus sont définitivement oubliées dans un art maîtrisé et bien brutal. Krater pourra intéresser les bourrins en manque de blast, à condition qu'ils aiment aussi les trémolos longuement déroulés et les ambiances par moments posées. Encore dommage pour la partie centrale un peu moisie, mais le creux de dix minutes pèse lourd dans la balance.

Sinon, je trouve la pochette vraiment sympa. Pas vous?


Rédigé par : Prince de Lu | 13,5/20 | Nb de lectures : 11255