Même s’il n’égalera jamais Herman Rarebell dans le cœur des fans de SCORPIONS, le batteur américain James Kottak accompagne les Teutons romantiques depuis une bonne quinzaine d’années maintenant. Il est ainsi l’un des principaux artisans du retour des Allemands dans des sphères plus foncièrement hard rock, après une longue période d’égarement sur laquelle il vaut mieux ne pas s’attarder (citons quand même comme point d’orgue l’interprétation d’« Under The Same Sun » chez Dorothée au début des années 1990…). L’homme est aussi connu pour avoir participé à d’innombrables albums (MONTROSE, KINGDOM COME, WARRANT, MSG…).

Avec "Rock & Roll Forever", Kottak semble nous dire qu’il entend survivre à la mise en sommeil des SCORPIONS, programmée pour 2012. Sortir un tel album est donc judicieux pour s’assurer une carrière solo à côté (déjà entamée depuis quelques années) et anticiper un tel évènement. D’autant plus que cela lui permet également de jouer en compagnie de sa femme, la batteuse Athena Lee (oui, il s’agit bien de la petite sœur de Tommy).

Seulement voilà, côté musique, ce disque est une véritable catastrophe. L’ami Kottak nous y sert une soupe pseudo punk-rock, quelque part entre SUM 41 et BLINK 182. Il définit d’ailleurs lui-même sa musique comme un croisement entre CHEAP TRICK et GREEN DAY. Mouais… En charge du chant et de la guitare, le musicien paraît réaliser sa crise d’adolescence avec une bonne trentaine d’années de retard, alignant des morceaux radio friendly tous plus niais les uns que les autres. Si bien qu’on croirait parfois entendre la BO d’un film pour teenagers. Et puis, ne s’improvise pas chanteur qui veut… Les fans de SCORPIONS avaient déjà pu s’en rendre compte avec l’ignoble « Du Bist So Schmutzig » sur "Eye To Eye" (1999), morceau dans lequel le batteur américain donnait la réplique à Klaus Meine, pour notre plus grand malheur.

Bien sûr, cet album est placé sous le signe du « fun » à tous les étages. Kottak ne s’y prend pas du tout au sérieux (heureusement d’ailleurs…) et revendique uniquement le fait de jouer une musique simple, avec ses potes, sans prise de tête. Mais au final, pas grand-chose ne ressort de ce "Rock & Roll Forever", pas même cette reprise boostée du « Holiday » de qui-vous-savez, placée en dernière piste, qui fait carrément office de coup de grâce…

Si les curieux peuvent tout de même y jeter une oreille, on déconseillera cet album aux inconditionnels de SCORPIONS. Ce qui tombe bien, puisque "Rock & Roll Forever" ne leur semble aucunement destiné. KOTTAK signe en fin de compte un disque résolument actuel, marqué par un esprit de franche rigolade, mais vraiment tout sauf intéressant.


Rédigé par : up the irons | 08/20 | Nb de lectures : 12318