Plus d’un an après “Son of the Breed”, KORUM nous revient pour une nouvelle moisson de décibels. Pour parler franchement, je redoutais quelque peu la tournure qu’allait prendre ce nouvel album. Connaissant les penchants mégalomanes, voir presque élitistes, musicalement parlant, de certains de ses membres, je voyais déjà KORUM s’enfoncer peu à peu vers un style plus pointu et d’autant moins abordable, s’orientant inexorablement vers un nom man’s land techno-death alambiqué. Pourtant, les informations filtrant de l’enregistrement rassuraient, pour le moins, sur la qualité future de « No Dominion ». Il faut dire qu’après avoir écumé les scènes françaises et un premier album à la production sabotée, KORUM n’avait pas droit à l’erreur pour son « grand retour ».
Bon, la première constatation qui s’impose d’entrée de jeu, c’est la qualité de la production et du mix, très nettement supérieurs à leur précédente release. L’expérience de Jean-Jacques Moréac et le savoir-faire de Corrosive Bob (Symbyosis) y sont, sans nul doute, pour quelque chose. Outre un son plus clair, plus puissant et mieux équilibré au niveau du mixage, d’autres changements substantiels sont à dénoter. KORUM a pris quelques distances vis à vis de ses influences HxC, au profit d’un rapprochement vers un techno-death accrocheur. Les growls de Kriss (basse) sont plus souvent présents que dans le passé mais c’est le chant d’Olivier qui reste un atout majeur de KORUM. Ce type arrive à donner des effets assez hallucinants à sa voix. On a sans cesse l’impression que ses cordes vocales sont martyrisées et proches d’un point de rupture imminent. Les nouvelles compos sont plus carrées, plus compactes. Sans délaisser l’aspect résolument technique de sa musique, KORUM a su rester accessible au public death de base qui se lasse souvent trop vite des exercices de styles donnant dans le masturbatoire. J’apprécie tout particulièrement « Ex Post Facto » et ses guitares rythmiques orientales qui suggèrent une influence de NILE sur l’écriture de ce titre. Pour le reste, sachez simplement que la routine n’est pas de rigueur chez KORUM, avec des plans aussi tordus que délirants pour un techno-death au paroxysme d’une orgie où riffs destructeurs, rythmiques indomptables et hurlements se mêlent pour mieux nous surprendre. Je persiste, cependant, à penser que l’ensemble manque un peu de solos de guitares déjantés comme on peut en trouver chez MARTYR, autre étalon de l’écurie Sekhmet. L’autre aspect intéressant de « No Dominion » réside dans son concept. En effet, l’album a été quelque peu inspiré par un superbe poème de Dylan Thomas « And death shall have no dominion » et dans un souci de cultiver son auditoire, KORUM n’a pas hésité à inclure cette œuvre à son livret. En définitive, KORUM revient en force avec un nouveau cd très intéressant qui confortera le groupe dans une position prépondérante sur le plan national.



Rédigé par : Tonton | 16/20 | Nb de lectures : 9362