Je viens à peine de commencer à digérer "Tervaskanto" et son agréable petit DVD bonus mixé en 5.1 que l'on me demande déjà de reprendre une part de polka metal, enfin une part, je devrais plutôt dire que l'on m'a carré un entonnoir au fond de la gorge pour pouvoir me faire avaler les soixante-treize minutes de "Korven Kuningas". Neuf mois!!!!! Cela fait à peine neuf mois que le précédent album est sorti! Ce n'est même plus du matraquage là, c'est du harcèlement. Et non, les Finlandais n'ont pas eu une crise de composite aiguë, la raison d'une sortie aussi précipitée n'est pour moi dû qu'à un seul facteur: Nuclear Blast! J'imagine bien que le rouleau-compresseur allemand les a bien poussé au cul pour qu'ils se magnent à sortir un nouvel album, leur premier sur ce qui est à l'heure actuelle le plus gros et le plus commercial des labels de metal.

L'appétit vient en mangeant...
J'ai donc essuyé la bave que j'avais au coin des lèvres, rattaché ma serviette autour de mon cou pour pouvoir attaquer ce cinquième album. Et là, comme à chaque fois, j'ai commencé par me goinfrer de ce que je préfère, les plus beaux morceaux qui sont ici les quatre premiers titres de l'album. Quatre véritables tueries bien consistantes avec l'inimitable sauce dont la recette unique est jalousement gardée par nos cuistots finlandais préférés. De l'arrière-goût thrash de "Tapporauta" jusqu'à l'assaisonnement Fest Noz de "Northern Fall", on savoure ces quatre morceaux sans en perdre une miette.

Et la soif s'en va en buvant...
Après une entrée en matière aussi délicieuse, je ne pensais faire qu'une bouchée du reste de "Korven Kuningas". Seulement voilà, dès l'instrumental "Shall We Take a Turn?", la sensation de satiété se fit brusquement ressentir. J'ai toujours eu les yeux plus gros que le ventre et j'ai donc continué de picorer dans les plats suivants pour me rendre compte que ce qui restait, sans être infâme, était bien fade par rapport à l'entrée. Pire, j'ai même eu l'impression qu'on me refourguait des titres périmés issus des sessions des albums précédents. Et personnellement, je n'ai jamais aimé manger les restes surtout lorsque ceux-ci sont déjà en train de virer rance tel "Syntykoski Syommehessain" qui semble être une version moisie de l'excellent "Tuli Kokko" qui était au menu de "Tales Along This Road".

Honnêtement, je n'en pouvais plus, j'étais content d'avoir tenu jusqu'au dernier morceau malgré quelques haut-le-cœur et de plus j'arrive toujours à garder une petite place pour le dessert. Seulement sur "Korven Kuningas", le dessert il dure vingt-cinq minutes! J'ai bien réussi à grignoter les cinq premières minutes mais les vingt minutes de percussions qui ont suivi ont porté un coup fatal à mon estomac, j'ai tout vomi. Etant gourmand, j'ai bien évidement serré les dents pour garder les gros morceaux et malgré cela j'en ressors vidé et totalement écoeuré. L'entrée aussi bonne fut-elle n'efface pas le fait que "Korven Kuningas" n'est qu'un album de plus dans discographie de KORPIKLAANI et pas sûrement pas le meilleur.


Rédigé par : wasted | 12/20 | Nb de lectures : 11172