Papy Cyril et son flair légendaire ne s´étaient pas trompés en placant dans KOB un de ses espoirs du Métal national. Car avec "Strafe the Underdogs" nos cinq lascars viennent nous démontrer ce que Heavy Metal en 2004 veut dire.
Pour faire simple, c´est en effet entre le meilleur de JUDAS PRIEST et de BRUCE DICKINSON qu´il faut désormais classer cet album: Des premiers on retrouve le chant haut perché et les riffs acérés, du second le côté mélodique du chant. Comme le disait Cyril pour "Mekanism of Time"-2002, la qualité du chant de Stéphane Graziani est impressionante et se rapproche du Metal God ou de Air Raid Siren suivant les titres. Et le jeu des guitares de Thierry Huylebroeck et Rudolph Bousquet n´est pas en reste et nous propose de bons gros riffs de tueurs ("Strafe the Underdogs", le Rock´n´Rollien "Return to the Basis", "Love to Love"...), tout en plaquant des chorus vraiment accrocheurs dans la grande tradition NWOBHM ("Stake Out"), ou des soli bourrés de feeling. Enfin l´ensemble s´appuie sur une excellente base rythmique, dont on entend très bien la basse de Francois Mazetier ("Strafe the Underdogs" ne serait rien sans elle) et la batterie de Bruno Laguide vient nous démontrer qu´il n´est pas forcément nécessaire d´utiliser la double grosse caisse pour faire des titres speeds et efficaces, à la manière d´un Nicko Mc Brain.
Mais pas question pour KOB de n´être qu´une ressucée des deux groupes cités. Au contraire, ici l´ensemble déborde d´un feeling tout personnel, d´une énergie jamais mise en défaut (même dans la ballade "Bleeding Soul" qui clôture l´album), chaque titre est varié, du très speed "Better of Mad" (et sa superbe intro) au très lourd "Reverend Colleen" dont les discrêtes nappes d´orgue ou certaines harmoniques vous rappellerons le maitre de l´occulte, le King lui-même. Enfin l´utilisation de sonorités résoluement modernes ou de samples discrêts mais bien utilisés finit de rendre cette galette parfaitement en accord avec notre temps. L´ensemble nous donne incontestablement un grand album, particulièrement accrocheur pour ceux qui comme moi placent, dans notre style de musique affectionné, j´ai nommé le grand Heavy Metal, la guitare au premier plan.

Pour finir, la production de Pascal Bomy fait bien sonner l´ensemble, mais l´on se prête à réver au temps où nos groupes pourront tous enfin bénéficier des mêmes conditions que les clones nordiques, pour finir d´assoir une supériorité nationale devenant incontestable. Et puis cette fois la pochette de JP Fournier est plutôt pas mal.


Rédigé par : BozKiller | 16,5/20 | Nb de lectures : 9365