KNUCKLEDUST, fleuron du hardcore européen fête ses quinze ans d’existence et décide qu’il est juste d’en faire profiter tout le monde. Donc outre un nouvel album prévu pour plus tard cette année, les Londoniens en profite pour ressortir en version remasterisée leur premier vrai disque, « Time Won’t Heal This ». Une aubaine, ce dernier étant devenu difficilement trouvable et c’est fort dommage vu la qualité de la chose. Surtout il permet de constater qu’en quinze ans, le groupe, tête de gondole de l’infamous LBU crew, n’a connu aucun changement de line-up, les quatre gosses qui jouaient sur « Time Won’t Heal This » sont maintenant les mêmes quatre adultes qui officient dans le groupe. Chose rare à une époque où les membres de groupes défilent plus vite que les clients dans la chambre de la meilleure tapineuse du quartier rouge d’Amsterdam. Il faut croire que KNUCKLEDUST est tout autant une histoire de musique que d’amitié vraie. La ressortie de « Time Won’t Heal This » permet aussi de voir qu’en quinze ans, s’il a parcouru un chemin non négligeable, le groupe n’a pas vraiment changé musicalement non plus.

On se prend un coup de vieux en zyeutant les photographies d’époque présentes sur le digipack du skeud. « Mais… Mais… Pelbu n’est qu’un enfant !? Hé mais Nic, qu’est-ce c'est que cette chevelure ? ». Esthétiquement, le temps a bien arrangé les choses… GSR, qui sort le disque fait bien les choses en offrant un lifting à la pochette du disque. Version digipack cartonnée et nouvelle illustration bienvenue, la pochette originale étant un modèle de vilénie. Niveau du son on sent un petit nettoyage et une petite amélioration du son mais le son et le grain d’époque restent présents. Là aussi les choses ont été très bien faites. Ceux qui n’avaient jamais écouté cet album seront surpris de la qualité des compos qui le composent. Le groupe avait déjà trouvé son style et sa formule. Il faut dire qu’avant ce disque ils avaient sorti une flopée de split (avec Stamping Ground et Indecision entre autres) et de MCD et maîtrisaient parfaitement leur art en mixant hardcore old school, punk rawk et hardcore plus velu. KNUCKLEDUST a toujours eu ce respect pour les racines punk du hardcore malgré leur réputation et leur fascination pour toute la vague de toughcore. « Too punk for hardcore and too hardcore for punk » comme ils disent.

Ca se confirme dans leur son avec un assemblage hyper homogène de riffs old school punkisant, de moshparts hyper tough et de vocaux qui ont fait la réputation de pitbull de Pierre. Maintenant quand je parle de punk, c’est du gros punk qui tache et pas les conneries californiennes. Du punk teigneux, sale et pouilleux. Du punk bagarreur et castagneur, entendons-nous bien. Dès « The Return Of… » on sent que les gars du LBU sont au top avec ce premier album. Maîtrisé, rugueux, groovy et tough à la fois le morceau d’introduction incite à la bagarre. Parties two step, moshparts puissantes, voix de racaille et ambiance de voyou, dès le premier album KNUCKLEDUST impose son style et sa marque sur le hardcore européen. Cette réédition est une aubaine pour tous ceux qui ne connaissent pas le groupe et pour tous ceux qui veulent agrandir leur collection. Pas de vol ni d’arnaque ni de musique au rabais. « Time Won’t Heal This » est du tout bon KNUCKLEDUST, 20 minutes tout rond de gros punk toughcore made in LBU comme on n'en fait plus. Le groupe reste le leader incontesté et incontestable de la scène anglaise. Vivement le prochain album et Long Live LBU.


Rédigé par : Seb On Fire | Réédition./ | Nb de lectures : 12366