La réclame faisant part d'un groupe engoncé entre post-rock et post-hardcore, il y a de quoi être quelque peu décontenancé à l'écoute des premières mesures de ce "Lives And Walls", premier album des Lyonnais de KIPLING. Puisque de post-rock, il n'y a absolument aucune trace, quant au post-hardcore, il ne parviendra à trouver sa justification qu'une fois associé à l'une des vagues emo du siècle dernier, et non pas rattaché à la vague des tristes à barbes comme le veut l'usage. Et le terme "emo" étant des plus galvaudés depuis quelques années, il sera bon d'être un peu plus précis que cela pour décrire la musique des quatre jouvenceaux de KIPLING.

Eux évoluent dans la frange "mêchée et mainstream, mais pas trop", dans la veine des THRICE et autres THURSDAY. Pas la moins ragoûtante, donc. C'est donc rempli de mélopées sentimenthal'eau-épiques et de lignes de chant mélodramatiques que ce "Lives And Walls" débarque. Tout sonne extrêmement pro, très pro, même si l'on aura du mal à voir la véritable valeur ajoutée de KIPLING par rapport à ses prédécesseurs qui ont eu à loisir de défricher le terrain en large et en travers au fil des années. A moins que ce soit cet aspect plus ambitieux/pompeux à la MUSE, se faisant largement ressentir au travers des arrangements et certaines envolées vocales, qui tienne lieu d'innovation, ce qui auquel cas ferait bien maigre.

Très (trop?) facile d'écoute, ces onze titres, parfois enclins à la redite, conviendront néanmoins à ceux à qui l'emo pour stades ne fait pas peur. Le genre de groupes qui aurait eu droit à son interview bi-mestrielle dans Rock Sound quoi. En attendant, même si leur relecture est studieuse, les Lyonnais se font les représentants les plus crédibles de tous ces THRICE, THURSDAY et autres groupes emos post-DEFTONES, et si ils ne la jouent pas non plus plus ricains que les Ricains, on peine à percevoir la franchouillardise ici. Rien que pour ça, bravo.


Rédigé par : Crown_Me | 13,5/20 | Nb de lectures : 11001