Chroniquer un album alors que le groupe qui l'a sorti vient de frôler la mort, disons plus ou moins, a un goût particulier. Pas un goût de bruler, même si ils ne peuvent pas en dire autant pour tout ce qu'il transportaient dans leur tour bus. J'essaierai de pas me marrer, promis. Après tout, les plus vieux on scandait avec panache des trucs comme « Cities on flame with rock and roll ».... Raaah merde, manqué...

KILL HANNAH est un groupe américain fondé, selon la légende, par Mat Devine en 1997, après sa rupture avec une certaine Hannah. Nom de groupe en forme de vengeance, ça promet. Musicalement comme de visuel, on est en présence d'un groupe d'Emo Rock, la patte maison, si on vise large, consiste en un tout légèrement électronisé. J'avoue ma totale ignorance de l'existence de ce groupe jusqu'à il y a peu. Et depuis, une certaine fierté d'être passé à côté jusque là...

En pratique, KILL HANNAH joue donc un Emo Rock baveux et facile, ersatz mal dégrossi de MY CHEMICAL ROMANCE. Tout un programme ! Après une intro éculée, cette galette vous enchaine
plus de 50 minutes de morceaux un peu tous pareils. Centrée sur la voix pré-pubère de son leader, généralement insipide mais allant régulièrement taper dans l'insupportable, les morceaux s'enchainent, lentement, très lentement. Tout se ressemble, une série de ballades et de morceaux (relativement) punchies, presque alternés, constitue un album sans la moindre folie. C'est en deux mots juste pénible. Difficile de trouver beaucoup d'intéret à cette galette quand elle s'arrete la première fois, si ce n'est le plaisir du silence.
Puis, avec les écoutes suivantes, on découvre progressivement les instruments. Des guitares molles, une ambiance très FM, mais ça suffit à relever un peu le niveau par rapport au chant couinant du leader. Toutes proportions gardées, hein. Les morceaux ne brillent pas par leur richesse, mais ne sont pas totalement dénués d'idées. Pourquoi ne jamais les laissés partir ? Non, cette musique est bridée, limite castrée. Toute la place est pour ce leader au charisme d'éponge spontex. Quant à l'électronique que m'ont vanté plusieurs individus, je vous avouerais je le cherche toujours...
Les plan des morceaux se suivent et se ressemblent, et lorsque qu'on se prend à attendre une surprise, on percute immédiatement les écueils du convenu.

Mais au final, qu'est-ce qui a donné à KILL HANNAH cette relative renommée ? Des concerts d'enfer ? Trop simple. Des ouvertures merveilleuses et accrocheuses de tournées ? J'ai vu la transition BB BRUNES / MOTORHEAD de Vieilles Charrues, je ne crois plus aux miracles. ALor quoi ? La prod et la distribution, serais-je tenté de dire. Loin de moi les débats classiques du « cédévendus » ou autre rejet systématique du succès, si il y a quelques qualite qui prouve le mérite... Mais là, à part Sean Beavan en producteur, connu pour ses collaborations avec MARYLIN MANSON, NIN ou encore... NO DOUBT, et le travail du son par Tim Palmer (U2, THE CURE, TEAR FOR FEARS), je ne vois pas.
Au final, cet album n'a pas la moindre saveur. La faute à mes hormones me diront certaines fans aigries. Peut être. Je ne comprends vraiment pas ce groupe « brulant ».
Et merde, de deux...



Rédigé par : Aneria | 09/20 | Nb de lectures : 10578