Je concluais la chronique du précédent album de Killswitch Engage "The end of heartache" en affirmant que le groupe ne s'était pas "beaucoup renouvelé, ce qu'on ne leur reprochera pas pour le moment mais ce qui risque de leur arriver pour leur prochain album."

Après un DVD tonitruant, le voilà aujourd’hui ce nouvel album, j'avoue que je n'attendais pas grand chose de ce disque, ni de Killswitch Engage d'ailleurs, je m'appretais ainsi à prendre la posture habituelle du metalleux prêt à vomir sur un des groupes qu'il adorait 6 mois plus tôt. Les premiers échos que j'avais eu annonçaient un album sans évolution, presque fade, interprété par un groupe en roue libre… qui va dans le mur sans le voir venir.

"As Daylight Dies" est ainsi un album dans la droite lignée de son prédécesseur, ne présentant quasiment aucune prise de risque et pas la moindre innovation dans les compositions. On y retrouve tout ce qui a fait le succès du groupe à savoir des parties mélodiques soignées finement élaborées, des accélérations dynamiques remuantes, des breaks laissant l’espace libre à des refrains qui font mouche. Au niveau du chant, Howard Jones reste lui aussi fidèle à lui-même, alternant des passages criés et hurlés, changeant fréquemment d’intonations, pour enchaîner avec des refrains en voix claire posés, propres et bien articulés, ce qui présente l'avantage de bien comprendre ce qu'il raconte et ainsi de chantonner les titres facilement.

Pour bien démontrer la stagnation du groupe, prenons pour exemple le premier single "My curse" qui ressemble à un croisement des 2 gros hits du groupe "The End of Heartache" et "My last serenade". Ce tube démarre par une belle introduction mélodique qui fait place à un passage dynamique excitant pour aboutir au refrain ultra catchy. De la même façon, le clip vidéo qui illustre la chanson est bien propre et moderne avec de nombreux passages d'une jeune femme tout de blanc vêtue, accompagnant parfaitement les paroles dignes des dialogues d'un épisode d'Amour Gloire et Beauté.

Alors, "As Daylight dies" est-il un échec ?

Et bien, malgré tout ce que je viens de dire, je me suis régalé et je me régale encore à l'écoute de cet album qui est un vrai bonheur pour tout amateur de metalcore mélodique.
Ce nouveau disque est d'une efficacité redoutable, ses 11 titres sont des tubes en puissance, il n'y a rien à jeter sur cet opus très varié où chaque titre comporte sa particularité. On passe ainsi de tempos rapides à des refrains lumineux, de passages leads superbes à des hurlements virils, d'intro mid tempos mélodiques à des instants plus sombres et plombés.
S'il n’y a pas d’évolution de style, on peut tout de même noter une orientation encore plus mélodique avec une touche melodeath à certains instants, de la même façon Howard Jones s’impose définitivement comme la voix de Killswitch Engage avec sa palette de chant étendue et un talent énorme !

Ce dernier paragraphe résume mon opinion personnelle sur "As Daylight Dies", mais je suis persuadé qu’il décevra pas mal de fans qui ne lui auront pas donné sa chance. J’ai l’intime conviction que ce disque surpasse "The end of heartache" et il se loge aini dans ma liste des 10 meilleurs albums de 2006.


Rédigé par : VsGreg | 17/20 | Nb de lectures : 16554