KILLING THE DREAM - Fractures (Deathwish) - 24/10/2008 @ 07h14
Mazette, on peut dire que je l’attendais celui-là, et je devais pas être le seul. 3 années se sont écoulées depuis ‘In Place Apart’, leur excellent précédent album, avec leurs lots de changements de line-up et galères courantes en tournées ou studio. M’enfin, je le tiens entre les mains, ce nouveau KILLING THE DREAM, avec son artwork bleu et noir dont on reconnaît immédiatement la signature, celle du grand Jacob Bannon. Alors, déception ou confirmation ?

Une chose était sûre avant les premières écoutes: l’album serait forcément différent des deux premiers, étant donné le départ successif des deux guitaristes originels remplacés par les méconnus DJ Rogers et Patrick Guild. Restait à espérer que la transformation ne soit pas trop brutale, afin de ne pas revivre les cauchemars que nous avaient réservés Allegiance ou Comeback Kid sur leur troisième galette. Le temps de vous fournir une contrepétrie maison, c’est-à-dire de brûler un petit cierge virtuel, secouer un grigri, enfourner la galette dans le lecteur et c’est parti.

Après une introduction molle mais heureusement courte (sans rapport avec la contrepétrie, malotru !), KILLING THE DREAM rentre directement dans le vif du sujet avec Part II(Motel Art) qu’on croirait réminiscent d’In Place Apart, tant pour le rythme que le cocktail de riffs acérés et de lignes mélodiques que les singalongs rageurs. Bam, dans ta tête! Malgré un je-ne-sais-quoi de dérangeant avec la voix rocailleuse d’Elijah, on se met alors à réaliser que l’imprévu peut survenir : merde, cet album pourrait-il être meilleur que les deux premiers ? Ce n’est pas le morceau suivant qui vient doucher cette folle euphorie, puisqu’il nous prend complètement à contre-pied en démarrant doucement et mélodiquement, avant de redevenir totalement furieux. Deux morceaux et déjà deux ambiances radicalement différentes, et surtout parfaitement maîtrisées! 34 Seconds reprend une couleur plus Killingesque, entre cavalcades effrénées et envolées presque lyriques, nous permettant au passage d'apprécier le talent d'écriture et d'exécution des deux guitaristes, qui enchaînent tous les deux passages techniques et gros riffs bien gras sans aucun problème. Consequence s’enchaîne ensuite parfaitement, nous laissant cette fois bien entrevoir l'inspiration de la section technique. La production est correcte pour un album de ce style, avec un côté ‘abrasif’ volontaire qu’aurait sûrement approuvé Kurt Balou s’il avait été aux manettes. Elle rebutera sûrement les adeptes de son énorme et clair, mais je trouve qu’elle convient ici parfaitement.

Arrivé à mi-chemin, je suis presque certain d’écouter l’un des albums de l’année, tant chaque morceau m’aura semblé peaufiné dans les moindres détails, proposant l’alliage parfait de mélodies et d’efficacité…Et malheureusement, c’est à partir d’Everything But Everything que les choses se gâtent quelque peu. KTD nous délivre quelques compos dépassant à peine la minute, misant plutôt sur la dissonnance et le chaos, mais tellement oubliables. We Were nous maintient tout de même en haleine encore un peu, avec son riff principal volé à Another Breath, avant que le soufflé ne retombe jusqu’au magnifique Holding The Claws, tout en progression et explosion finale de rage, la spécialité des Californiens. Mince, le dernier morceau Resolution débarque tellement vite que l’impression de s’être fait arnaquer nous envahit. Tout avait si bien débuté, si bien démarré, bordel! L’album a dû être composé sur une trop longue durée, les lascars ont mis tout ce qu’ils avaient dans les 5 morceaux qui font les trois-quart de l’album niveau longueur et intérêt, et ont ensuite peiné comme Barilla pour atteindre les 20 minutes réglementaires. Autre défaut qui sera rédhibitoire pour beaucoup, le chant d’Eli, par trop monotone et ‘poussif’ sur beaucoup de passages, surtout quand il s’exerce en voix claire, à la limite du supportable. Pour le reste, des paroles à l’artwork, l’album est dans la lignée de ses prédécesseurs, à l’image de la musique dans son ensemble, écrite par des écorchés vifs, hurlant leur besoin d’extérioriser une hargne et une colère trop longtemps retenues, hardcore et à cris jusqu’au bout du médiator. Le strict minimum pour ce groupe, mais déjà à des années-lumières au-dessus de ce que propose 99% de la scène hardcore actuelle !

KILLING THE DREAM évite le sort funeste de trop nombreux combos de hardcore en nous délivrant un convaincant troisième opus. Si seulement la seconde moitié de l’album était à la hauteur de la première! Il n’en demeure pas moins qu’au-delà de ses quelques défauts, ‘Fractures’ reste au-dessus de la majorité des œuvres sorties cette année dans le genre, ce qui n'est pas peu dire! Les Californiens restent un des groupes majeurs de la scène actuelle, un des rares immédiatement reconnaissables, et le prouvent une fois encore...

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Rédigé par : Candiria-Thon | 15/20 | Nb de lectures : 11370




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Commentaire
corbak
Membre enregistré
Posté le: 24/10/2008 à 23h53 - (63522)
La voix est cool, elle sonne tres sincère, le mec donne tout quoi. Bien hargneux et bien tendu, c'est vraiment sympa Killing the dream.

Par contre j'ai que ce disque en mp3, pas glop donc. Faut que je tope tout ça en LP pour en vraiment en profiter mais ce groupe me botte bien pour le moment. C'est tres bien fait et puis ça m'parle (mais j'me soupçonne d'être bon public pour ce style..).

Resh
IP:82.67.104.109
Invité
Posté le: 26/10/2008 à 16h37 - (63551)
Oui très bon album, même si je n'ai jamais réussi à accrocher autant qu'à In place apart

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