Commençons par les présentations parce qu’avec un nom aussi souvent utilisé dans le milieu du métal on ne sait pas vraiment de qui il s’agit. Le Killer du jour n’est pas un jeune débutant, cet album est en fait le grand retour du Killer belge qui œuvrait au début des années 80 dans le métal de tradition estampillé « vestes à patches et canettes de bières obligatoires » donc pas ce qui se fait de plus raffiné. Le groupe avait eu une certaine notoriété dans le milieu mais ce dernier avait déserté la scène suite à la faillite de son label. Mausoleum records remettant le couvert aujourd’hui, son groupe phare s’est dit qu’il allait en faire autant. Tout le monde le sait, depuis 1991 (date du dernier album de Killer) de nombreux styles sont apparus, certains ont disparu (si, si le grunge est mort et c’est tant mieux) mais cela n’a eu aucun impact, mais alors vraiment aucun sur la musique de ce combo. Pour que les choses soient claires, j’invite tout le monde à prendre n’importe quel dico anglais/français (le plus rudimentaire fera largement l'affaire). Vous allez de ce pas à la lettre H et vous regardez la définition du mot heavy. Même moi avec mes compétences en anglais limitées je savais à l’avance ce que j’allais trouver : heavy = lourd. Et bien voilà le créneau de killer (au passage vous pouvez jetez un œil sur la définition de killer histoire de bien s’assurer de l’originalité du patronyme) : Killer joue du heavy, et c’est lourd ! Alors forcément en français, lourd peut avoir plusieurs connotations. J’en retiendrai deux qui une fois mélangées sont assez représentatives de ce que peut être ce disque.
La première pour décrire la musique sans arrière pensée : c’est lourd, c’est à dire rempli de riff bien métal qui ne s’embarrassent pas de fioritures, on va directement à l’essentiel et on secoue la tête, sans se poser de question. Le chanteur qui possède un timbre rauque assez plaisant s’époumone dans la grande tradition des eighties pendant que ces comparses assènent à grand coup de riffs un heavy reniflant à plein nez la NWOBHM avec parfois une certaine ressemblance avec un bon vieux Motorhead
La deuxième maintenant, c’est lourd parce que c’est quand même un peu (beaucoup) saoulant à la longue, cela a été fait un nombre incalculable de fois, et on en vient a se demander si après le métal progressif ne va pas apparaître le métal régressif refusant toute nouveauté. On nous dit : « utilisation inventive des claviers », je suis d’accord si on bloque les compteurs en 1980, parce que depuis le synthé est devenu dans certains registres du métal un instrument à part entière capable de partir en soli ravageurs et en orchestrations grandiloquentes, alors non, ce ne sont pas trois accords plaqués que je qualifierai d’inventifs. Et puis cette pochette, plus kitsch tu meurs ! Elle a au moins le mérite d’aller avec le titre.
Voilà pour les définitions, maintenant on les mélange et on obtient un album de métal comme on en faisait à la grande époque qui s’adresse donc à public essentiellement composé de nostalgiques (une partie des trentenaires quoi), les djeuns ayant sans doute d’autres préoccupations. Le groupe s’essaye avec bonheur au mid tempo sur quelques titres, «in the land of the pharao » avec son intro orientale assez efficace, la petite ballade bluesy est également présente : «The answer » ainsi que des morceaux avec un esprit rock prononcé «Only the strong survive » (d’où la ressemblance avec Motorhead). Un petit album 100% heavy métal composé par des vieux de la vieille qui ont apparemment pris un certain plaisir à s’éclater ensemble. Bref, la production claire et puissante associée au style sobre et efficace font que cet album est le type même de cd qu’on s’écoute quelquefois à fond en voiture mais de là à ce qu’il squatte indéfiniment les platines...



Rédigé par : dark tranquilou | 11.5/20 | Nb de lectures : 7423