KEVIN RIDLEY - Flying in the Face of Logic (DR2) - 01/02/2012 @ 08h05
Prénom anglicisé d'origine irlandaise, Kevin signifie "le bien né", "le bel enfant". C'est joli et c'est à ça qu'on se rend compte qu'une simple traversée de la Manche peut engendrer des contresens linguistiques assez velus. Vous en connaissez, par chez nous, des Kevin "bien nés" ? Le Français pas trop moyen parlera plutôt d'un handicap lourd donné à un enfant dès le berceau, le genre d'affliction aussi enviable que Johnny ou Elvis. Mais dans le pays de M. Ridley, Kevin ça passe. Probablement parce que les Anglais ont toujours eu des goûts affreux en toute matière. Avec un flegme tout britannique, M. Ridley n'aura cure de cette digression stupide. Fidèle à sa réputation de bien né, il continue son petit bonhomme de chemin.
D'abord producteur de Skyclad, il en devient le guitariste rythmique en 1998. Puis il s'empare également du micro en 2001 après le départ de Martin Walkyier. Comme beaucoup, je ne donnais pas cher de la peau du mythique groupe de folk/metal sans leur nain dansant. Je vous laisse vous reporter à ma chronique de In The... All Together pour vous remémorer ma gourance. Oui, Skyclad vibre encore bien pour son âge et l'organe de M. Ridley n'y est pas étranger. Mais notre Kevin du jour ne pouvait apparemment pas tout exprimer dans son groupe. Il s'est donc lancé dans la composition de morceaux en prévision d'un premier album solo. Et il lui aura fallu cinq ans avant de finaliser le mixage en Italie à l'été 2009 et ainsi concrétiser des compositions nées pour la plupart dès 2004. A noter que le vol à la face de la logique est paru en mars 2011.
Évidemment, Kevin Ridley ne va pas subitement se mettre à jouer du brutal death égyptien. Nous restons en terrain connu, avec des mélopées irlandaises qui viennent s'acoquiner d'un rock tonique. Les chansons à boire côtoient les instants de total spleen, dans un album qui parvient à montrer une belle personnalité tout en étant très varié. La production est parfaite et la liste d'invités conséquente, chaque titre proposant un line-up différent pour accompagner Kevin. Et même tout seul avec sa grattouille, Kevin Ridley s'impose sans effort lors des interludes ("Knotwork" aussi simple que superbe).
Les violons des ballades à l'irlandaise sont impeccables, ce qui est peu surprenant dans ce style très maîtrisé. Trop maîtrisé, ce qui nous vaut quelques écueils pendant ces 45 minutes. Probablement trop balisé, un titre comme "Angel at Harlow Green" sonne bien mais reste trop commun. Par contre les morceaux rock envoient leur quota de jus de carotte (le rythmique "Good Intentions", ou une mention spéciale décernée à "They Dance Till Tomorrow" dont les violons appuient avec vigueur les instruments électriques). Je reste plus circonspect devant la "kindness" toute Phil Collinesque d'un morceau variétoche comme "Point of Departure" qui lorgne trop vers la guimauve pour mes oreilles traumatisées par les bad waves des années 80. Mais c'est probablement mon âme houblonnée de metallo qui parle. Et j'ai été très surpris de la reprise de... Skyclad, avec un remix 2010 de "Which is Why" !! Un peu étrange de gonfler son album solo avec un morceau tiré d'un CD datant d'à peine 2009. M'enfin.
Flying in the Face of Logic est un album agréable, tout en étant bien moins agité qu'un opus de Skyclad. Mais malgré toutes les pintes qu'il s'est enfilé au pub, il tient suffisamment bien la route pour vous balader un peu dans la campagne irlandaise. Titubant sur des sentiers noyés de bruine, s'appuyant sur des titres parfois inégaux, mais tranquille et sûr de son fait. Je ne pense pas que cet album concerne grand monde sur VS et il ne m'a personnellement ébouriffé qu'à de rares instants. Mais les fans de Skyclad devraient au moins lui donner sa chance.
Un bon petit album en effet.
Je l'écoute plus souvent que le dernier Skyclad, qui m'avait bien déçu sur le coup.
Niveau de modération : Commentaires non modérés par l'administration du site
Ce commentaire est soumis à la lecture et à l'approbation des modérateurs.
S'il ne suit pas les règles suivantes : Pas de pub, pas de lien web, pas d'annonces de concerts, il ne sera pas retenu. Plus d'infos
D'abord producteur de Skyclad, il en devient le guitariste rythmique en 1998. Puis il s'empare également du micro en 2001 après le départ de Martin Walkyier. Comme beaucoup, je ne donnais pas cher de la peau du mythique groupe de folk/metal sans leur nain dansant. Je vous laisse vous reporter à ma chronique de In The... All Together pour vous remémorer ma gourance. Oui, Skyclad vibre encore bien pour son âge et l'organe de M. Ridley n'y est pas étranger. Mais notre Kevin du jour ne pouvait apparemment pas tout exprimer dans son groupe. Il s'est donc lancé dans la composition de morceaux en prévision d'un premier album solo. Et il lui aura fallu cinq ans avant de finaliser le mixage en Italie à l'été 2009 et ainsi concrétiser des compositions nées pour la plupart dès 2004. A noter que le vol à la face de la logique est paru en mars 2011.
Évidemment, Kevin Ridley ne va pas subitement se mettre à jouer du brutal death égyptien. Nous restons en terrain connu, avec des mélopées irlandaises qui viennent s'acoquiner d'un rock tonique. Les chansons à boire côtoient les instants de total spleen, dans un album qui parvient à montrer une belle personnalité tout en étant très varié. La production est parfaite et la liste d'invités conséquente, chaque titre proposant un line-up différent pour accompagner Kevin. Et même tout seul avec sa grattouille, Kevin Ridley s'impose sans effort lors des interludes ("Knotwork" aussi simple que superbe).
Les violons des ballades à l'irlandaise sont impeccables, ce qui est peu surprenant dans ce style très maîtrisé. Trop maîtrisé, ce qui nous vaut quelques écueils pendant ces 45 minutes. Probablement trop balisé, un titre comme "Angel at Harlow Green" sonne bien mais reste trop commun. Par contre les morceaux rock envoient leur quota de jus de carotte (le rythmique "Good Intentions", ou une mention spéciale décernée à "They Dance Till Tomorrow" dont les violons appuient avec vigueur les instruments électriques). Je reste plus circonspect devant la "kindness" toute Phil Collinesque d'un morceau variétoche comme "Point of Departure" qui lorgne trop vers la guimauve pour mes oreilles traumatisées par les bad waves des années 80. Mais c'est probablement mon âme houblonnée de metallo qui parle. Et j'ai été très surpris de la reprise de... Skyclad, avec un remix 2010 de "Which is Why" !! Un peu étrange de gonfler son album solo avec un morceau tiré d'un CD datant d'à peine 2009. M'enfin.
Flying in the Face of Logic est un album agréable, tout en étant bien moins agité qu'un opus de Skyclad. Mais malgré toutes les pintes qu'il s'est enfilé au pub, il tient suffisamment bien la route pour vous balader un peu dans la campagne irlandaise. Titubant sur des sentiers noyés de bruine, s'appuyant sur des titres parfois inégaux, mais tranquille et sûr de son fait. Je ne pense pas que cet album concerne grand monde sur VS et il ne m'a personnellement ébouriffé qu'à de rares instants. Mais les fans de Skyclad devraient au moins lui donner sa chance.
Rédigé par : Prince de Lu | 13/20 | Nb de lectures : 12003