Alors que la Gaule est envahie par divers courants extrêmes venus de tout part, un groupe composé d’irréductibles Gaulois résistent farouchement à l’envahisseur. Leur nom : KERIFERN.

Comme vous l’aurez compris, KERIFERN est un groupe solidement attaché à son Armorique natale et c’est par le biais d’un métal, un rien folklorique, d’aspiration celte que ces nantais/gaulois ont décidé de revendiquer leurs origines. Faisant fi des pantalons moule-burnes et des t-shirts 100% coton, KERIFERN remet au goût du jour les braies, les gilets bio en poils de mouton et autres peaux de bêtes. Ils auraient presque l’air de se prendre au sérieux sur les nombreuses photos de leur site mais, une fois n’est pas coutume, je leur épargnerai de quelconques remarques narquoises qui n’auraient qu’une portée extra-musicale dispensable.

Pour une première démo, KERIFERN s’en sort, ma foi, pas mal du tout. Le style qui s’épanche au détour de ces quatre titres lorgne du côté d’un thrash/black épique et guerrier qui n’est pas sans évoquer une certaine parenté avec le métal viking. Les compos sont relativement bien construites et variées, passant avec fluidité de passages mélodiques à des accélérations barbares. Cette dualité musicale met parfaitement en avant deux facettes bien distinctes de KERIFERN : d’un côté ce black thrashy minimaliste et bourrin et de l’autre une certaine finesse traduite par des guitares aux mélopées fort agréables. Au passage, KERIFERN incorpore quelques ingrédients acoustiques (le break de « En Argoll ») ou folk (la conclusion d’ « Head hunter »).

Pour le « chant » c’est une autre histoire. Si les beuglements black collent assez bien avec la musique, ils ont la fâcheuse tendance à taper un peu sur les nerfs au bout de quelques écoutes successives.

Le seul détail qui tire un peu cette démo vers le bas réside dans la production, ou plus exactement dans l’absence de production. Le son, trop dépouillé, ne rend pas vraiment justice au travail de KERIFERN et aurait mérité une plus grande minutie.

J’aurais toutefois apprécié que le côté « celte » soit plus présent et je pense que c’est dans cette direction que KERIFERN devra concentrer toute son attention pour les enregistrements à venir.

Pas mal du tout, mais il y a encore un peu de boulot en perspective…



Rédigé par : Tonton | 3/5 | Nb de lectures : 11722