Voilà un groupe sur lequel je n'avais pas encore eu l'occasion de me pencher. Un rapide survol des infos glanées ici ou là, en l'absence semble-t-il d'un site Internet digne de ce nom m'apprend que cette galette est la troisième du groupe à sortir après "Dying With Elegance" en 2001 et "The night before" en 2003. C'est donc sans le moindre a priori et sans savoir à quoi m'attendre que je me suis attelé à la découverte de cet album.

Musicalement, KEMET dont le nom était celui que les Egyptiens donnaient à la bande de terre rendue fertile par le limon noir déposé par la crue annuelle du Nil, n'a pas le moindre rapport avec l'Egypte. Non, c'est plutôt du côté d'un dark metal varié, puissant, mélodique et rempli d'émotions riches et variées qu'il faut chercher pour trouver le territoire du sextet. "The original soundtrack of the last days Sam grey an introspective quest to a better condition. Nine reunions, nine serial dramas in a city of concrete and despair", le sous-titre de l'album mais également l'intérieur du booklet richement illustré de photos, nous introduisent dans l'univers de "The rules of equilibrium", un univers urbain et nocturne pour ce qui semble être un concept album. Musicalement on pense bien sûr à THE OLD DEAD TREE, non pas par une quelconque ressemblance musicale, KEMET possède déjà sa propre personnalité et son propre univers et n'a pas besoin de ça, non, mais un métal mélodique et rempli d'émotions, qui alterne les passages mélodiques variés et des passages plus puissants menés par des guitares solides. Les neuf titres de l'album sont tous très différents et ont chacun leur personnalité propre qui diffère des autres. Que ce soit "Saturday night sinne" et son refrain entêtant; "Mass disorder", sa guitare acoustique et ses harmonies entre le chant masculin et une voix féminine ou encore "Sœur de sang" qui flirte avec le rap (même si sur ce coup, je ne suis pas vraiment convaincu mais le hip-hop et moi ça a toujours fait deux... Saluons au moins l'initiative)

Un très gros travail a été effectué au niveau du chant qui alterne sans sourciller paroles en français et en anglais. On a peine à croire qu'un seul et unique homme est responsable de l'ensemble des vocaux de cet album tant ils sont variés et inventifs. Si les parties les plus puissantes manquent peut-être parfois un tout petit peu d'assurance et de variation, les parties plus calmes ou les passages parlés et murmurés m'ont paru très convaincants mais quoi qu'il en soit le timbre d'Eric est très agréable à écouter. Le piano, les synthés et autres effets électroniques sont judicieusement utilisés, parfaitement intégrés et ne donnent à aucun moment l'idée d'être de trop. La production est bonne, claire et puissante, j'ai notamment bien aimé le son de la batterie, sec, sobre et puissant.

Bref j'ai beau retourner le problème dans tous les sens, je ne trouve, dans l'ensemble, pas grand chose à reprocher à cette galette. Le contrat est rempli sur la plupart des points. Les compos riches, intelligentes et variées s'enchaînent limpidement. Les émotions sont délicates et sincères, les textes et visuels intéressants, bref, une des bonnes surprises de cette fin d'année en ce qui me concerne.


Rédigé par : Sheb | 16/20 | Nb de lectures : 13115