Tout d'abord, ne confondons Kathaaria avec Kathaarian déjà chroniqué en nos pages. Si les deux groupes sont allemands, le sujet du jour ne propose pas de raw black et n'avait pas encore d'albums au compteur. Kathaaria a été formé en 1999, avant de sortir une première démo tape en 2000. Ensuite, hormis quelques concerts et la participation à un tribute à Sabbat, c'est le silence radio. Silence jusqu'à ce qu'End All Life sorte le premier album du combo, dont il reste deux membres survivants. Le batteur ayant filé, c'est désormais le vocaliste qui se charge d'agacer les fûts.

Kathaaria s'inscrit dans la vague assez moderne que connaît le black allemand, proche de leurs voisins de palier Secrets Of The Moon. Les riffs black se marient à des influences plus doom ou heavy, dans l'objectif d'hypnotiser l'auditeur au fil des minutes. L'immersion pour le grand voyage est d'autant plus aisée que la production est limpide et puissante. Si les cassures de rythmes sont fréquentes, la répétitivité lancinante des thèmes et leur lent développement créent une atmosphère angoissante qui force à l'abandon. Comme Farsot et donc SotM, Kathaaria propose un black onirique qui force à des phrases un peu alambiquées.

Quelques longueurs et quelques redondances viennent toutefois éclaircir le tableau. Aucun morceau ne ressort vraiment de l'ensemble. Du coup, l'album est très cohérent, mais me semble manquer de vigueur. Les huit minutes de l'instrumental "Aenigma" s'avèrent aussi un peu longues, les titres tournant en moyenne dans les six minutes. Bref, ces quelques défauts me font moins apprécier cet opus que ceux de leurs compatriotes. D'autant plus que Kathaaria utilise finalement les mêmes recettes, sans encore apporter la preuve d'une forte identité. Néanmoins pour un premier album, il est bien réussi.


Rédigé par : Prince de Lu | 14,5/20 | Nb de lectures : 10356