La première fois que j’ai mis ce disque dans ma chaine, le style musical m’a immédiatement fait penser à un groupe issu de la scène brutal américaine voire sud-américaine. Pourtant, en feuilletant la bio, j’ai vu qu’il était mentionné Finlande comme nationalité. Diantre, les Finlandais auraient-ils perdu de leur spécificité ? En parcourant un peu plus la bio, on se rend en fait compte que le leader est salvadorien, et les deux autres musiciens brésiliens, bien que vivant les trois au pays du pêre noël. Mes oreilles ne m’avaient pas tant trompé que cela au final, car le death pratiqué par le trio est bien éloigné de ce qui se fait en Finlande.
« Catastrophic Scenes » est déjà le deuxième opus du groupe, fondé au tout début 2003. Et on peut dire que ça ne s’entend pas qu’on a affaire à un groupe si jeune. Le trio nous balance en 7 titres un brutal ultra puissant et compact, qui doit beaucoup au Disgorge américain, tout en ayant quelques touches à la Dying Fetus (des moshs qui multiplient les harmoniques sifflées, comme sur « Morgue’s reality » ou « Devastating war »), et tout en gardant un certain groove latino. On peut aussi retrouver quelques réminiscences de Suffocation ou d’Internal Bleeding. Les connaisseurs sauront dès lors à quoi s’attendre. Pour les autres, voici un petit tableau : des titres oscillant entre 3 et 5 mns, ultra brutaux, plutôt très rapides (beaucoup de blasts), mais qui ne dédaignent pas poser des parties très lourdes pour alterner les plaisirs. Dans ce genre musical casse-gueule, si les musiciens ne sont pas carrés c’est une bouillie sans nom qui ressort des enceintes. Là ce n’est pas le cas. Le batteur est ultra précis, tant en blasts qu’à la double ou en mid-tempo, et n’hésite pas à se servir de ses cymbales pour agrémenter le tout. Le basse est inaudible et la guitare est elle aussi très précise et incisive. Comme souvent, le son général est assez sourd, il faut s’y habituer, mais ça ne manque pour autant pas de clarté ni de puissance. Le reproche, une voix parfois un peu trop monotone (comme Disgorge, dites donc…).
Au final, les amateurs de brutal US ou sud-américain peuvent sans sourciller se procurer cette galette, c’est une bonne cuvée (bien qu’un peu courte). Les autres, ben passez votre chemin, il n’y a rien à faire ici ! A noter la présence d’un clip sur le CD, pour plus de finesse…


Rédigé par : Ocean? | 14/20 | Nb de lectures : 10573