Katana est un groupe japo... pardon suédois originaire de Göteborg. Il est vrai qu'en lisant le nom du groupe, en observant la pochette et certains titres de morceaux («Heart in Tokyo», «Asia in Sight», «Blade of Katana») on pourrait croire que les Katana sont nippons. Alors qu'en fait pas du tout ! Les 5 lascars tout beaux dans leurs pantalons moulants portent dans leurs cœurs et leurs instruments la même passion pour le heavy metal des années '80. Celui d'un Iron Maiden et autre Judas Priest. (Enfin ceux-là tout le monde les connaît). Et cet amour ressort gaiement sur ce premier album 9 titres pour 40 petites minutes. Soit la durée propice aux chefs-d’œuvre engendrés il y a plusieurs décennies. De là à dire que ce «Heads will Roll» prend le chemin de l'album appelé à devenir «culte», il y a un fossé, il n'empêche que ce premier essai est tout ce qu'il y a de plus sympathique.

Emmené par le vocaliste Johan Bernspång, Katana joue sans complexe un heavy tonique, grandement inspiré par les légendes britanniques (le riff de «Livin' Without Fear» en est le parfait exemple). La rythmique basse/batterie elle aussi, est parfaitement tenue entre rythme galopant («Blade of Katana» bien maidenien, époque 81-83) et gros tempo rock'n'roll qui sent le cuir et pas que... («Rebel Ride»). Un peu à la manière des Canadiens de Cauldron, on sent que Katana a pour leitmotiv principal le plaisir avant tout, et sans chercher à être irréprochable musicalement, arrive à nous entraîner dans son univers oldschool. Je l'ai déjà évoqué, mais le chanteur est le membre qui porte le groupe avec sa voix claire, assez limpide et dans un même temps immature qui montre les quelques limites du groupe: son chant n'est pas assez mûr et varié et il manque clairement de puissance et de gnaque (un Bruce Dickinson en plus mélodique pour résumer). De plus, son anglais n'apparaît pas toujours «parfait» (encore un peu d’apprentissage à ce niveau-là, je pense ne sera que bénéfique au groupe), mais pour autant ça ne fait qu'ajouter un peu de charme juvénile à la musique de Katana.

Et d'ailleurs comment ne pas frissonner sur les refrains de «Phoenix on Fire» et autre «Neverending World» (plutôt inspiré par le hard rock mélodique, du style d'un Europe pour celui-là), qui nous transportent littéralement grâce à des chœurs imparables boostant réellement les titres cités. Quelle classe aussi que ce «Quest for Hades», pas loin de 7 minutes au compteur, concluant magistralement cet album sur un tempo électrique, porté par des sonorités épiques à fortes connotations orientales (on appréciera ses «oh-oh... oh-oh-oh» dans un esprit un peu débile émis par le chanteur). La trace d'un Maiden époque «Piece of Mind/Powerslave» se fait grandement ressentir sur ce final tout en splendeur... En définitive, sans chercher à inventer quoi que ce soit, Katana arrive avec ce premier album à aller à l'essentiel, à savoir jouer le plus simplement du monde, en mêlant plaisir, énergie et spontanéité. Le groupe va droit au but et dégaine un premier effort agréable, qui s'écoute et se ré-écoute. Y' a plus qu'à gommer les quelques erreurs de jeunesses, et on tient là un bon représentant (potentiel) de la «relève» du heavy metal. Well done !




Rédigé par : gardian666 | 15,5/20 | Nb de lectures : 13579