C’est avec une moue désapprobatrice que j’accueillais, il y a quelques mois, l’annonce de la sortie imminente de “Serenity in Fire”. Entre les albums sortant presque tous les ans et les tournées incessantes aux prestations assez moyennes, j’avais parfois l’impression de vivre avec les membres du groupe. Je devais me rendre à l’évidence : la surexposition dont KATAKLYSM bénéficie depuis une paire d’années m’avait rendu allergique. C’est donc d’une oreille peu conciliante que je commençais la dissection de « Serenity in fire » qui s’annonçait plein de compromis. Après tout, le groupe n’avait pas hésité à changer l’artwork du présent disque à la dernière minute sous la pression de ses fans. Faut dire que dans le genre laid et kitch, ils avaient fait fort pour l’occasion.
Et voilà donc quelques quatorze mois après « Shadows and dust » le retour discographique de nos cousins de KATAKLYSM. S’il est une chose qu’on ne peut pas reprocher au groupe, c’est de faire toujours la même chose. Chaque album du combos se distingue légèrement du précédent au travers de petits changements plus ou moins subtils. Pour « Serenity in fire » le chant de Maurizio est plus modulé et évolue dans un registre qui va des braillements aigus aux grognements gutturaux. L’autre grosse mutation se situe au niveau de la rapidité d’exécution. Si les fondations musicales de KATAKLYSM restent fermement ancrées dans le thrash, l’arrivée du nouveau batteur Martin Mauray (AGONY, OBSCENE CRISIS), après le dépannage provisoire de Jean François Richard (ION DISSONANCE), a bien boosté la machine. Les tempos de « Serenity in fire » sont nettement plus radicaux que dans le passé. En fait, KATAKLYSM n’a jamais été aussi brutal qu’il ne l’est ici. Le nouveau batteur en profite pour faire des démonstrations de sa technique et surtout de sa rapidité dans des blast hyper carrés. Si l’ensemble de l’album n’évite pas quelques longueurs, la recette de « Serenity in fire » ne fonctionne pas trop mal. Certains titres bien accrocheurs se détachent du lot comme “The ambassador of pain”, “The resurrected”, « The night they returned »et “Under the bleeding sun”.
Jean François Dagenais connaît parfaitement son boulot de producteur et sait faire sonner son groupe de manière à lui conférer une tonalité à la fois puissant et limpide. Pas étonnant qu’il commence à faire son trou dans le milieu des producteurs.
Pour résumer, je dirais que même si l’omniprésence en Europe de KATAKLYSM me gonfle royalement, même si l’étiquette de groupe « moyen » leur colle encore à la peau dans ma vieille caboche de mule, « Serenity in Fire » est un album assez bon. Il est clair qu’il ne faut pas y chercher une créativité quelconque mais question efficacité KATAKLYSM ne craint personne. Pas vraiment un album que j’aurais acheté mais ça vaut quand même le détour.
http://www.kataklysm.net/


Rédigé par : Tonton | 14/20 | Nb de lectures : 9328