Petite présentation pour débuter: KARNAL nous vient du Béarn, et plus précisément de Pau, pays du béret, des moutons et du rugby. Formé en 1998, et après trois démos et plusieurs changements de line-up, voici que le groupe nous jette en pature ce "Raptus" en guise de premier EP "officiel", donc bénéficiant d'une distribution solide.
Durant ces neuf années, le groupe a pu se faire les dents sur scène avec des groupes confirmés tels TREPALIUM, INHATRED, KILLERS ou encore tout récemment en compagnie des excellents marseillais de DAGOBA.

Après un premier titre en guise d'intro comportant un message pseudo subliminal empreint de millième degré ("Do it!", attention les gars, le procès vous guette, tâchez de ne pas être distribués aux States), on bascule la tête la première dans un thrash à la SLAYER et consorts. Impression confirmée par un "... inside" particulièrement corrosif aux relents de MACHINE HEAD. La production est très convaincante et sert à merveille la puissance des compositions, qui baignent dans une ambiance brutal-hardcore. Et ce n'est pas un "The way" au parfum très CHIMAIRA qui nous enlève le sentiment de prendre le TGV dans la tronche au moment où celui-ci passe la barre des 570 km/h. Ce titre, construit sur une base bien rapide, comporte en son sein quelques mosh parts très entraînantes.

Le vocaliste se révèle assez compétent, enchaînant un chant typé hardcore à des éructations death metal, tout en étant capable de poser des passages en clair. Ce que confirme "Bad fate" et ses vocaux malsains couplés à des parties death ultra lourdes à la DYING FETUS. Titre qui embraye sur un "Clowns" affichant une ressemblance frappante avec les Bostoniens de HATEBREED.

Puis là, surprise au compteur du lecteur CD, le titre final passe la barre des vingt minutes... Surprise donc de voir ce "Souls for sale" comportant carrément des passages "blastés" et techniques se terminer après quatre petites minutes. Après sept minutes de blanc, le groupe reprend le fameux thème subliminal de l'intro et enchaîne sur un magma sonore synthétique et bruitiste durant neuf minutes.

En conclusion, cette courte rondelle parvient à remplir son office, décalquer. Reste juste au groupe à se trouver un style plus personnel dans les compositions et plus particulièrement au niveau des riffs, déjà entendus un peu partout ailleurs (mais qu'est-ce qui n'a pas encore été joué dans ce créneau après tout?) et pas toujours ultra inspirés. Le potentiel est là, reste encore à trouver le petit plus qui pourrait faire la différence en vue de faire sortir ce sympathique combo du couloir très encombré squatté par ce style labellisé "-core".


Rédigé par : Thortyr | 3/5 | Nb de lectures : 11964