KARMAKANIC - Who’s The Boss In The Factory? (InsideOut/Wagram) - 12/02/2009 @ 08h59
Voilà un « super groupe » suédois du genre discret. Le fait que le boss de la Karmakanic Factory, Jonas Reingold, soit également le bassiste des Flower Kings explique en partie cette situation. Sa formation d’origine est souvent en tournée et le processus de composition ainsi que l’enregistrement de ses albums gargantuesques requièrent une attention de tous les instants. Le père Stolt ne transige pas sur ces principes. Sachant de plus que le sieur Reingold est aussi membre de Time Requiem et Kaipa, il est sans cesse confronté à des choix et à des priorités avec lesquelles il doit jongler.
On pourrait craindre que cette carrière à géométrie variable nuise à Karmakanic. C’est ce qui arrive parfois quand des musiciens sont embarqués dans des projets multiples. L’un ou l’autre finit par en pâtir. Ce n’est pas le cas ici car Reinglod est un perfectionniste qui n’admet aucun amateurisme. Et en chef d’entreprise avisé, il a su trouver le bon management pour donner de l’émulation à cette « dream team » née en 1999 et considérée parfois à tort comme une autre extension du roi fleuriste.
Les 2 premiers albums ayant trouvé leur public, on voit mal ce qui empêcherait ce troisième de rééditer l’exploit. D’autant que l’équipe du précédent et excellent "Wheel Of Life" a été reconduite augmentée d’un nouveau membre - Lalle Larsson aux claviers - qui vient prêter main forte à Goran Edman au chant (ex Malmsteen), Krister Jonsson, guitariste de jazz et virtuose (The Tangent), et Zoltan Csorsz, batteur émérite et ombrageux. (Ex Flower Kings – ex The Tangent).
On l’a dit plus haut, Karmakanic est souvent comparé pour ne pas dire confondu avec les Flower Kings. Il n’est pas exagérer de le penser. Tout d’abord le jeu des chaises musicales a longtemps fonctionné entre les 2 formations. Karmakanic comptant même jusqu’à 3 membres sur 5 des FK. Ensuite, plusieurs titres des 2 premiers albums sont là pour confirmer cette parenté. Même si "Entering the Spectra" - le premier - prenait des tournures métalliques assez éloignées de l’univers de Stolt principal compositeur. 2 ans plus tard, "Wheel Of Life" lorgnait avec insistance et talent vers feu Transtlantic. Mais dans l’ensemble, la patte FK est indéniable.
"Who’s The Boss…" peut satisfaire les tenants de toutes ces tendances. La musique balaie un large spectre de progressif symphonique en n’oubliant pas quelques incursions dans le jazz rock comme dans la suite de 20 minutes qui sert d’ouverture, véritable profession de foi. ("Send A Message From The Heart").
La filiation Flower Kings/The Tangent/Kaipa est donc logique et extrêmement ressentie lors des 2 autres masterpieces de l’album. "Two Blocks From The Edge" (10min) et surtout le titre éponyme de 13 minutes qui avec son refrain imparable est sans nul doute le meilleur titre de l’album.
La fin vous tirera peut-être quelques larmes : "Eternally" Part 1 et 2 (8min au total) est une pièce en 2 parties où Reingold rend hommage à ses parents décédés dans un accident de la route en décembre 2007. Très émouvant.
Une chose est acquise, Karmakanic a atteint la maturité et cela transparaît très nettement sur ce 3ème album plus fouillé. La présence de musiciens haut de gamme y est pour beaucoup et parmi eux Goran Edman confirme qu’il est un très grand chanteur. Mais au-delà des performances de chacun, c’est aussi et surtout la qualité des compositions qui donnent de l’envergure à cette œuvre aboutie. Preuve - s’il en était encore besoin - que son mentor est une source de création aussi foisonnante que l’individu est modeste.
Certes, il s’en trouvera sans doute quelques-uns pour regretter la trop grande proximité voire un certain mimétisme avec les Flower Kings. Et encore une fois, on ne pourra pas leur jeter la pierre. Cependant, lorsque point cette apparente homochromie, c’est du meilleur de ces derniers dont il est question ici et cet argument même tendancieux peut à lui seul inciter les plus récalcitrants à tenter l’aventure. Car au-delà de cet encombrant bagage, Karmakanic montre un visage extrêmement séduisant.
Album magnifique, de très haute volée mélodique et technique. A conseiller à tous les fans de Progressif.
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On pourrait craindre que cette carrière à géométrie variable nuise à Karmakanic. C’est ce qui arrive parfois quand des musiciens sont embarqués dans des projets multiples. L’un ou l’autre finit par en pâtir. Ce n’est pas le cas ici car Reinglod est un perfectionniste qui n’admet aucun amateurisme. Et en chef d’entreprise avisé, il a su trouver le bon management pour donner de l’émulation à cette « dream team » née en 1999 et considérée parfois à tort comme une autre extension du roi fleuriste.
Les 2 premiers albums ayant trouvé leur public, on voit mal ce qui empêcherait ce troisième de rééditer l’exploit. D’autant que l’équipe du précédent et excellent "Wheel Of Life" a été reconduite augmentée d’un nouveau membre - Lalle Larsson aux claviers - qui vient prêter main forte à Goran Edman au chant (ex Malmsteen), Krister Jonsson, guitariste de jazz et virtuose (The Tangent), et Zoltan Csorsz, batteur émérite et ombrageux. (Ex Flower Kings – ex The Tangent).
On l’a dit plus haut, Karmakanic est souvent comparé pour ne pas dire confondu avec les Flower Kings. Il n’est pas exagérer de le penser. Tout d’abord le jeu des chaises musicales a longtemps fonctionné entre les 2 formations. Karmakanic comptant même jusqu’à 3 membres sur 5 des FK. Ensuite, plusieurs titres des 2 premiers albums sont là pour confirmer cette parenté. Même si "Entering the Spectra" - le premier - prenait des tournures métalliques assez éloignées de l’univers de Stolt principal compositeur. 2 ans plus tard, "Wheel Of Life" lorgnait avec insistance et talent vers feu Transtlantic. Mais dans l’ensemble, la patte FK est indéniable.
"Who’s The Boss…" peut satisfaire les tenants de toutes ces tendances. La musique balaie un large spectre de progressif symphonique en n’oubliant pas quelques incursions dans le jazz rock comme dans la suite de 20 minutes qui sert d’ouverture, véritable profession de foi. ("Send A Message From The Heart").
La filiation Flower Kings/The Tangent/Kaipa est donc logique et extrêmement ressentie lors des 2 autres masterpieces de l’album. "Two Blocks From The Edge" (10min) et surtout le titre éponyme de 13 minutes qui avec son refrain imparable est sans nul doute le meilleur titre de l’album.
La fin vous tirera peut-être quelques larmes : "Eternally" Part 1 et 2 (8min au total) est une pièce en 2 parties où Reingold rend hommage à ses parents décédés dans un accident de la route en décembre 2007. Très émouvant.
Une chose est acquise, Karmakanic a atteint la maturité et cela transparaît très nettement sur ce 3ème album plus fouillé. La présence de musiciens haut de gamme y est pour beaucoup et parmi eux Goran Edman confirme qu’il est un très grand chanteur. Mais au-delà des performances de chacun, c’est aussi et surtout la qualité des compositions qui donnent de l’envergure à cette œuvre aboutie. Preuve - s’il en était encore besoin - que son mentor est une source de création aussi foisonnante que l’individu est modeste.
Certes, il s’en trouvera sans doute quelques-uns pour regretter la trop grande proximité voire un certain mimétisme avec les Flower Kings. Et encore une fois, on ne pourra pas leur jeter la pierre. Cependant, lorsque point cette apparente homochromie, c’est du meilleur de ces derniers dont il est question ici et cet argument même tendancieux peut à lui seul inciter les plus récalcitrants à tenter l’aventure. Car au-delà de cet encombrant bagage, Karmakanic montre un visage extrêmement séduisant.
Rédigé par : Karadok | 15/20 | Nb de lectures : 11066