Karl Sanders, pour les néophytes ou les habitants de Mars, n’est autre que le compositeur/leader de Nile, groupe ultra connu pour son univers brutal empreint d’influences orientales (égyptiennes pour être plus précis). De fait, ne sachant pas que le bonhomme avait sorti un album solo, j’ai été un peu étonné de trouver cet objet chez mon disquaire habituel…
Pour faire court, « Saurian Meditation » c’est du Nile sans guitares, sans batterie et sans growls. Il n’a fait que développer les ambiances des morceaux présents chez le quatuor américain pour en faire des morceaux à part entière. Enfin, n’a fait que… Ce n’est déjà pas si mal parce qu’il y a du travail là-dessous ! Pour l’aider dans cette tâche, j’ai vu qu’il avait rappelé Pete Hennamoura, le batteur de « Black Seeds of Vengeance » à mon plus grand plaisir, puisque je croyais qu’il était out pour la musique. Il tient magistralement sur l’album les percussions. Sanders s’est en outre appuyé sur un chanteur voix claire qui fait du bon boulot. Rajoutez à ce trio toute une tripotée de guests dont un certain David Vincent qui fait une narration sur « The Forbidden Path » et vous aurez une idée de la tenue de ce « Saurian Meditations ». Karl Sanders nous emmène vers des contrées déjà habitées par Rajna, Dead Can Dance et consorts, tous ces groupes d’ambiant à tendance orientale. Les percussions sont obnubilantes et répétitives, comme pour faire entrer en transe l’auditeur. On assiste à une espèce de rituel avec ses plages calmes et ses montées en tension plutôt bien amenées, et l’utilisation d’instruments orientaux rend cette transe presque palpable. A cela, il faut ajouter l’emploi modéré mais bien placé d’une chorale, qui apporte toute sa puissance aux compositions (« The Elder God Shrine ») . Et la trame harmonique tissée par de nombreux instruments jouant simultanément est dense et pas si aisément appréhendable que ça. Niveau défauts, je reprocherai l’utilisation de solos / mélodies de guitare saturée plus que dispensables, ça fait vraiment bizarre, les sons ne sont pas complémentaires avec l’acoustique qui rêgne par ailleurs sur ce disque (comme sur « Of the Sleep of Ishtar » par exemple, alors que juste derrière il place une guitare sèche et là ça passe nickel).
Il faut préciser que le Karl se fend d’un texte explicatif pour chaque titre, ce qui est vrament intéressant et utile. Du bon boulot ! Karl Sanders nous offre un moment vraiment plaisant, peut-être pas au même niveau que les deux groupes que j’ai cité précédemment, mais ça reste d’une facture plus qu’honnête. Une bonne alternative aussi pour développer un peu plus loin le concept de Nile, en fait.



Rédigé par : Ocean? | 14/20 | Nb de lectures : 11211