3ème album pour KARELIA et gros changement d’orientation musicale pour ce Restless qui risque de déstabiliser plus d’un fan de la première heure. Jusqu’à présent, il est vrai que le groupe nous avait habitués à une évolution régulière. Entre le premier et le second disque, il était plutôt question d’un passage à une certaine maturité. Ancré à ses débuts dans une sorte de power metal qu’on qualifierait facilement de typiquement scandinave si on ne détenait pas le CV du combo, nos Frenchies dévoilent sur ce nouveau disque une tendance électro des plus surprenantes.

La surprise vient surtout du fait que l’accent électro prend ici le pas sur tout le reste. La bio fournie par le label parle de dark electro. Le très dansant Trial semble lui donner raison. Mirror, mirror, titre suivant, s’il n’était pas accompagné d’un beat et de rythmiques aussi martiales, pourraient encore évoquer quelques hymnes power servis par le groupe par le passé. Mais la quatrième plage de ce CD enfonce définitivement le clou. Lift me up, reprise de MOBY, ne laisse plus planer aucun doute. Une lointaine influence DEPECHE MODE pointe le bout de son nez, et les guitares saturées, imposantes, renvoient immanquablement aux plus accessibles des groupes de metal electro, par exemple EVEREVE sur Please com on in et Lovin' wipe, voire ORGY par instants.

Certains ne manqueront pas de taxer KARELIA d’opportuniste. Franchement, ce serait pure perte de temps. Force est d’admettre que ce virage, quoique radical, est parfaitement maîtrisé. Et même si certains titres usent encore de recettes un peu naïves sur des refrains assez gentillets, ce disque est une vraie réussite.

Pour ma part, je regretterai juste cette baisse d’intensité en fin d’album, avec un Crash assez peu convaincant ainsi qu’un Give it away un peu trop mièvre à mon goût (on le croirait emprunté au répertoire de HIM). Pour tout dire, cette seconde reprise qui clôt l’album a également pas mal entaché le constat. KARELIA nous propose en effet une énième cover du célébrissime Losing my Religion de R.E.M. Déjà que l’original me file des boutons, cette tentative d’adaptation à base de grosses rythmiques et d’arrangements électro passe-partout m’a plus agacé qu’autre chose… dommage !

Un bon album tout de même… et un groupe français sur lequel on pourra incontestablement compter sur la scène internationale.




Rédigé par : Sentenced | 13/20 | Nb de lectures : 11409