Ce disque est surement la plus grosse curiosité qu'il m'ait été donné d'entendre cette année. Une chanteuse asiatique, un batteur sri-lankais et un guitariste allemand sont les trois composantes de Kamikaze 52. Imaginez une pop assez classique à la sauce MTV et rajoutez des grosses guitares et des arrangements électro assez kitsch et vous obtiendrez une idée assez précise de ce qui est présenté ici. Pourtant ça se laisse écouter et Sui Yamamoto a une voix chaude et agréable, très "adulte" et entraînante. La musique est également d'un assez bon niveau et ça flirte parfois avec la techno à la Lords of Acid comme sur "War" ou avec pas mal de groupes d'indus-metal comme Rammstein, Oomph! ou surtout Die Krupps. Heureusement que le groupe s'éloigne au fur et à mesure de la progression de l'album des mélodies faciles entendues au début car l'album aurait été particulièrement indigeste sur la longueur. Le groupe expérimente un peu plus comme sur un "Hellcat" très percutant ou un "Bitch of destruction" très gothic-rock. Avec "The hole" on effleure parfois la frontière du bruitiste et le final "Emotional overkill", joué au piano, montre l'étendue du talent de la chanteuse. Il en résulte donc un disque étonnement varié et bien conçu, qui est plus sérieux que son artwork (horrible en passant...) veut bien le faire croire et qui devrait connaître un certain succès dans les soirées un peu décalées. Dommage que la production, parfois un peu spartiate pour un genre exigeant, risque de brider un peu l'impact commercial de nos kamikazes en herbe. Sinon, c'est assez distrayant, parfait pour un petit interlude reposant et le paradoxe permanent entre les vocaux et la musique plaira aux amateurs de musiques originales. http://www.kamikaze52.de


Rédigé par : Loufi | 13/20 | Nb de lectures : 6970