Et l’OMNI du mois nous vient de Grande-Bretagne, enfin du Pays de Galles pour être précis. Bon déjà un projet gallois signé sur un label russe, ça a de quoi surprendre. La musique encore plus.

Le duo KAIRI pratique une sorte de collusion entre du Funeral Doom et de l’ambiant assez tristounet. On trouvera donc sur My Light, My Flesh (premier album longue durée du combo après deux démos) des assauts Doom bien lents et sombres, aérés par des longs passages ambiants portés par un piano aux sonorités assez dépouillés, accompagné de nappes darkwave ici et là. Le mélange est plutôt inédit dans le traitement des sonorités et est assez intriguant au premier abord. Mais malheureusement, l’exercice de style était un peu casse-gueule et la réussite est loin d’être au rendez-vous.

Côté purement Metal (pour un album qui est quand même « Metal » en nette minorité, le côté ambiant prenant largement le dessus), KAIRI pratique un Funeral Doom mal branlé et mal produit, avec des grosses guitares saturées qui débarquent comme un cheveu sur la soupe, et des guitares lead au son qui casse les oreilles, le tout accompagné par un chant death profond à souhait plutôt convenu pour le genre (cf. l’immonde "Part IV (My Reality Became A Dream)"). Une sorte de sous-TYRANNY et/ou ESOTERIC (sans le côté psyché/fumette sauf sur "Part I (The Proximity)" peut-être) complètement anecdotique et sans intérêt. Côté ambiant, il y a quand même deux-trois choses intéressantes à signaler. Pas du côté des parties de piano, particulièrement basiques et affreusement ennuyeuses, mais plutôt du côté des nappes de synthé. Le départ de "Part II (The Light)" avec ses sonorités dark-electro fonctionne plutôt bien, dommage que le reste du morceau parsemé de leads heavy et présentant une voix claire façon AGALLOCH soit assez vilain et longuet. C’est surtout "Part III (The Flesh)" qui fait son effet, avec une atmosphère apocalyptique et « soundtrack » façon ELEND/DARK SANCTUARY qui prend aux tripes, avec un chant death inhumain très convaincant pour le coup. Mais pour le reste de l’album, c’est bof et ça s’essouffle très vite, car KAIRI est loin de maîtriser les tenants et les aboutissants de son mélange.

Bref, une curiosité à écouter une fois pour les amateurs de Doom et de trucs plus darkwave/ambiant, mais KAIRI ne convainc pas avec My Light, My Flesh. Certaines ambiances sont bien fichues, mais le côté Funeral Doom sonne trop « amateur » avec un son pourri comme c’est pas permis (quand bien même les claviers sont mixés correctement) et des compos sans intérêt. Un mélange déroutant, mais sans saveur hormis "Part III (The Flesh)" assez prenant.


Rédigé par : ZeSnake | 08/20 | Nb de lectures : 11840