Ce groupe suédois n’est pas une découverte du label allemand et encore moins un débutant mais la résurrection inattendue ( !) en 2001 d’un vieux combo des 70’. En fait, le premier band de Roine Stolt, guitariste et leader des FLOWER KINGS accompagné de son vieux frère d’armes Hans Lundin aux claviers. Les autres musiciens n’ayant pas voulu reprendre du collier par manque d’exercice, les remplaçants se nomment Jonas Reingold, basse (FLOWER KINGS, KARMAKANIC, THE TANGENT), Morgan Agren, batterie (ZAPPA), Patrick Lunstroem (RITUAL) et Aleena aux chants. Evidemment, la distribution « sent » le trip F.KING a plein nez. Mais pas seulement. Les albums qui ont signé le retour au premier plan, Notes From The Past en 2002 et Keyholder en 2003 arboraient aussi une coloration « yessienne ». Même si c’est moins marqué sur Mindrevolutions. On est en droit de penser que la présence de tels musiciens et avec des influences aussi imposantes, le chemin est tout tracé et le succès leur tend une nouvelle fois les bras. Et en effet, la prise de risque étant minimum, il y a peu de soucis à se faire. Cependant, si vous avez écouté et apprécié les précédents, il se pourrait que vous remarquiez un léger essoufflement à l’issue de l’écoute de cette grosse galette (75’). La qualité est toujours présente, la production irréprochable et l’interprétation ne souffre d’aucune critique. Alors qu’est-ce qui cloche ? Trois fois rien mais les raisons d’une telle réserve sont peut-être à rechercher du côté d’une personnalité à deux visages un brin déroutante. D’un point de vue général, l’approche se veut plus directe et moins inspirée que ses 2 prédécesseurs. Le format dominant « chanson » pop, le chant et les mélodies plaisantes mais sans grande envergure en témoignent. Mais la suite éponyme de 25 minutes nous rappelle que KAIPA est bien une formation progressive et peut, à elle seule, en justifier l’acquisition. Seulement, lors de ces séquences « complexes », le foisonnement, l’abondance, la redondance des thèmes et le « too much » qui s’en dégage peut littéralement étouffer l’ensemble. Voilà, une apparente contradiction susceptible de semer le trouble. La filiation presque directe –certains penseront « clonage »- avec la musique des FLOWER KINGS est aussi un autre motif d’interrogation. En multipliant les déclinaisons « stoltiennes » au sein de projets sinon similaires, du moins très proches dans l’esprit, le résultat peut amener l’auditeur à se lasser. (FLOWER KINGS - KARMAKANIC - THE TANGENT - KAIPA). Mais répétons-le; l’ensemble est très pro, les musiciens exceptionnels, hors de cause donc et le tout est un régal pour l’oreille avertie. Après-tout, si on met de côté ces réticences qui ont l’air de chicaneries, le but de la musique n’est-il pas celui-là ? Nous procurer des sensations agréables et satisfaire nos sens ramollis en ces temps de canicule, fusse au détriment d’une certaine ambition. Vu sous cet angle, le propos de KAIPA répond à ces critères de convergence. Fans de FLOWER KINGS, de YES ou d’autres combos symphoniques de la même veine, n’hésitez pas à vous faire plaisir. Les autres ? Et bien, patientez ! Dans les semaines qui viennent, des sorties plus audacieuses dont je vous reparlerais, nous promettent tout autant de bons moments mais avec des arguments différents, j’en prends le pari !


Rédigé par : Karadok | 14/20 | Nb de lectures : 11144