Lors de la kronik de "Into the oriental phantasma", premier album de KADENZZA, Dark tranquillou et moi même qui nous étions alors partagé la tâche, déplorions l'absence de batteur sur cet album au profit d'une boîte à rythmes et également l'absence d'influences nippones dans la musique de Yuishi Oshima, seul maître à bord du projet. Si le premier point n'a toujours pas été modifié, la boîte à rythmes régnant toujours sans partage sur cette rondelle, l second point à semble-t-il préoccupé notre homme qui s'est mis en tête de faire avancer le metal japonais. Le vrai titre de l'album est d'ailleurs "Renaissance of Japanese extreme metal", voilà qui n'est pas rien et si la scène metal japonaise n'était pas proche du néant on pourrait même juger cela prétentieux. D'autant que, même avec une oreille extrêment attentive, je n'ai pas distingué plus d'influences nippones sur ce nouvel album.
Musicalement, la formule n'a pas beaucoup changé. On retrouve toujours le savant mélange d'orchestrations symphoniques sophistiquées et de parties de guitares techniques et rapides, voire frénétiques qui avaient fait le succés du premier album. L'auditeur averti notera cependant une progression importante au niveau de la qualité des compositions et également des arrangements, pour cela You Oshima a eu la riche idée de s'entourer de quelques invités talentueux, tel Yoko Muratani, une chanteuse japonaise dont la voix cristaline m'a rappelé celle de Kate Bush. Elle intervient - entre autres - sur le titre "Utakata", un titre calme trés réussi dont l'instrument principal est un orgue liturgique. Sur le titre suivant, on découvre une autre invitée en la personne de Claire Burton. Sur cet autre morceau calme, qui débute au piano, elle assure le chant, ou plutôt la narration. Une narration que You voulait dite par une française qui écorcherait délicieusement sa langue. c'est là aussi plutôt réussi. Le piano de ce titre et de tout l'album, est assurée par une certaine Fumiko Furuashi. C'est pas pour dire mais il est pas con notre ami nippon: il n'a invité que des femmes, c'est donc pas une légende être musicien ça aide pour pécho les meufs... hmm mais voilà que je m'égare... reprenons. Vous allez donc me dire qu'il n'y à que des titres lents sur cet album. Que nenni ! On retrouve encore sur cet album, nombre de titres très péchus où l'énorme travail orchestral de notre homme prend alors toute sa dimension. Des titres comme "Ghost in the shell" (inspiré du film d'animation du même nom) ou "The embers of reverie" en sont de parfaits exemples. c'est sur ces titres que notre homme vient nous rappeller qu'en plus d'être capable de composer des parties orchestrales de grande qualité, il sait jouer de la guitare. Alors bien sûr, il faut un peu apprécier les soli de guitares hystériques, mais ça ne m'a personnellement pas gêné, j'ai pourtant autant d'estime pour Yngwie Malmsteen et pour les guitar heroes en général que pour n'importe quelle chanteuse de r'n'b, c'est tout dire...
Examen de passage réussi pour KADENZZA avec cet exercice peut être moins barré que "Into the oriental phantasma", mais beaucoup plus maitrisé, plus mature et par la même plus efficace.


Rédigé par : Sheb | 16.5/20 | Nb de lectures : 15749