Dans notre grande série « je suis Suédois et ça se voit », voici revenir KAAMOS sur le devant de la scène internationale, avec un digne successeur de leur mirifique album éponyme sorti voilà déjà trois ans. KAAMOS pratique toujours ce death métal avec un grand D qui nous renvoie aux origines de la scène scandinave, alors que le mouvement n’était pas encore perverti par la scène mélodique de Göteborg. Depuis ces temps bénis les choses ont bien changé. Le courant des groupes séduits par le chant des sirènes de la popularité, ayant mis le frein sur la pédale de distorsion, ne cesse d’augmenter et pourtant… depuis quelques années le rugueux death old-school revient progressivement au goût du jour, avec des groupes brandissant leurs étendards avec plus ou moins de talent. Si les plus grands, tels ENTOMBED, GRAVE se sont détachés du style au fil des années, il reste des purs et durs. Ainsi, après la résurrection de DISMEMBER l’année dernière ou le vibrant hommage de BLOODBATH, les purs et durs de KAAMOS sont de retour avec un superbe album de death métal satanique tel que le pratiquait NIHILIST, il y a presque vingt ans de cela. Pourtant KAAMOS n’est en aucun cas un groupe passéiste ou désuet. Si les guitares ronflent grassement, comme au temps du Sunlight studio, le son de « Lucifer rising » est résolument contemporain et donc moins cru, moins grésillant que celui de leurs glorieux aînés.
On pourrait reprendre cet éternel débat concernant l’intérêt de pratiquer ce style usé jusqu’à la corde et souvent malmené par des groupes n’ayant pas compris l’essence même de ce death originel. KAAMOS fait partie du cercle très fermé des quelques groupes qui ont su rendre au death suédois sa noirceur maléfique.
« Lucifer rising » nous déverse ainsi dix nouveaux brûlots particulièrement bien ficelés d’un death virevoltant et catchy à souhait. Les passages plus lourds arrivent toujours à point nommé pour équilibrer les compositions, le chant guttural de Karl Envall reste dans la lignée des LG Petrov et Matti Kärki et les solos inspirés sont fidèles au rendez-vous. Si les morceaux s’enchaînent avec la même hargne, la même efficacité sulfureuse qui animait déjà leur premier album, quelques titres se dégagent, malgré tout, de l’ensemble. Ainsi le death de KAAMOS atteint son point le plus culminant sur des titres comme « Lucifer rising », « Ascent », l’imposant « Mysterious reversion » ou le fougueux « Chtonic » (et non pas « j’te nique » –oui, je sais, elle était facile)
KAAMOS promet encore à tous les fans d’ENTOMBED, DISMEMBER et GRAVE un engouement unanime. Le quatuor domine son sujet d’un bout à l’autre d’un « Lucifer rising » particulièrement réussi. Quant à savoir pourquoi il aura fallu attendre un an entre l’enregistrement de cette petite bombe et sa sortie, il y a là un mystère des plus total. Rien de neuf mais bordel, qu’est-ce que c’est bon… !




Rédigé par : Tonton | 15/20 | Nb de lectures : 11380