Y’en a qui ont la motivation, quand même.
17 ans d’existence et 6 albums au compteur. Et environ 17 changements de musiciens. Jungle Rot est depuis 17 ans associées aux termes "Death Metal", "Old-School" et "Seconde zone", sans que le groupe n’ait jamais vraiment réussi (ou voulu) changer l’un d’entre eux.
'Kill On Command' est dans la droite lignée de ses prédécesseur, et, vraisemblablement, également dans celle de ses successeurs.

JUNGLE ROT barbotte depuis ses débuts dans une mare boueuse paumée au fond de la jungle, pendant que d’autres légionnaires tels que BLOT THROWER ou CANNIBAL CORPSE font eux la remontée de l’Amazonie en dos crawlé. On ne naît pas guerrier, on le devient. Et JUNGLE ROT préfère rester un sous-fifre zélé et talentueux, plutôt que d’essayer de prendre la tête de la garnison.

L’ossature musicale est typiquement Death Metal. Classique, velu, groovy, et pas trop violent. Juste ce qu’il faut. Des riffs piochés chez SIX FEET UNDER et BOLT THROWER, toujours basiques et amélodiques, en accord avec le propos musical. Des rythmes entraînants, qui accélèrent de temps à autre. Des hurlements graves, intelligibles, qui basculent parfois dans les aigus. Une production puissante, équilibré, impersonnelle. Une pochette sympa.
Voilà.

Ah, si. Quelques sporadiques nouveautés viennent pimenter 'Kill On Command'. On ressent, ou pressent, l’émergence d’une rugosité légèrement Hardcore par moments. Si, si ! On note avec surprise l’apparition de quelques chœurs de légionnaires sur 2 titres (qui remplacent les bûcherons de nos amis anti-alcool). Et il y a également 2-3 riffs, un peu plus saccadés, qui ne dénoteraient pas chez Hatebreed. Ainsi que 2 ou 3 breakdowns un peu atypique au milieu de cette mixture Death.
Sans que cela ne vienne pour autant perturber l’équilibre musical des Jungle Rot, loin de là.

Certains verront dans ces escarres Hardcore une analogie avec la signature du groupe chez Victory records (maison mère des BETWEEN THE BURIED&ME, ILL NINO, RINGWORM, ALL OUT WAR, CARNIFEX...). Pas moi. Juste, peut-être, l’envie de tester autre chose. Ce qui n’est pas foncièrement blâmable.
Rassurez-vous, l’état d’esprit reste purement ancré dans la tradition chère à nos Ricains, avec des titres énergiques, mais pas trop. Et surtout une couche d’influence Thrash/Death des années 80, qui apporte un certain feeling à l’album.
Pas suffisant, malheureusement, pour élever le niveau. Le groupe nous offre un album plaisant, sympa, sans susciter d’émotion plus forte que ça.

En fait, JUNGLE ROT est typiquement le genre de groupe qui ne devrait sortir que des mini albums. Quelque soit l’ordre d’écoute, je prends vraiment du plaisir à écouter 3 ou 4 titres, après quoi l’ennui et la lassitude prennent systématiquement le dessus.

Dommage, mais peut-être juste symptomatique des groupes de seconde zone, après tout. Ne vous méprenez pas sur ce qualificatif : mieux vaut un excellent groupe de ce type, qu’un mauvais groupe dans la division réservée à l’élite.
JR est un très bon groupe de seconde zone, mais qui n’est pas encore apte à passer en première division. N’est pas BOLT THROWER qui veut.


Rédigé par : ..::Ju::.. | 14/20 | Nb de lectures : 13897