C’est avec une surprise agréable non feinte que je découvre (un peu tardivement) cette formation au nom éléphantesque de Jumbo’s Killcrane (en provenance du Kansas). A la frontière entre différents styles, les trois comparses Erik Javis (voix et guitare), Troy Richardson (à la basse) et Noel McGlnty (batterie) répandent pourtant leur musique Sludge/Noïse/Rock depuis 1999 et ce sont quand même en tout pas moins de cinq enregistrements qui ont vu le jour jusqu’à présent (ce «The Slow Decay» étant le quatrième LP en date).
Moins de trois minutes de répit nous sont accordées (sous la forme d’une introduction bruitiste, agrémentée par des larsens de grattes et quelques coups de cymbales presque jazzy) avant la réelle entrée en matière du dernier outrage du combo ricain (en provenance du Kansas). C’est trop peu pour se préparer au Sludge gras, sale, groovy, inventif et psychédélique du trio. Car, ce sont bien tous les qualificatifs que l’on peut spontanément associer au combo, bien que leur musique puisse paraître parfois linéaire et simple... Mais c’est là, dans cette simplicité, que réside toute leur force. Cinq titres sans cérémonies (entendre par là, des compositions aux arrangements minimes) respirant une certaine lourdeur et exposant des riffs pachydermiques (explicitant quelques sonorités du Doom des familles), un jeu de batterie appuyé et une basse au son saturé. Le tempo est bas, parfois tant que la musique en devient presque hypnotique. Mesures Sabbathiennes (l’introduction du titre «The Slow Decay» par exemple), son et dissonances grungy (certaines parties de «Brown» ou de «Locust Blanket» inspirées par un Nirvana période «Bleach»), mélodies Rock/Stoner, voix malsaine au possible sont les éléments majeurs qui devraient convaincre les derniers accros de jeter leur dévolu sur cette petite bombe aux airs, bien que connus, toujours plaisants de se délecter... A conseiller tout particulièrement aux adeptes de The Melvins, Harkonen, Crowbar et Eyehategod.


Rédigé par : DeadStar | 15/20 | Nb de lectures : 11388