C’est avec des galettes de ce type que le boulot de chroniqueur devient parfois un véritable casse-tête. On écoute le disque à maintes et maintes reprises, on s’immisce dans un univers musical original qui nous séduit (dans le cas présent) et on finit sans savoir comment on pourra bien expliquer pourquoi ce groupe, et en particulier ce disque, est aussi spécial, ni même pourquoi on voudrait le plébisciter. Et le disque tourne, tourne, tourne sur la platine, le walk-man, dans la voiture et si les impressions positives se raffermissent, l’idée de la tournure de la chronique ne vient toujours pas.
JUMBO’S KILLCRANE (rien que le nom déjà…) est un groupe qui naviguait dans les sphères d’un combo, dont je vous ai déjà parlé dans VS, au nom tout aussi invraisemblable : TOTIMOSHI. Pour dire les choses de façon drastique et cartésienne JUMBO’S KILLCRANE navigue dans un microcosme musical tout aussi spécifique et personnel. On pourrait par une pirouette simpliste cerner le style du groupe sous l’étiquette multiple d’un sludge-core progressif aux tournures d’improvisation et à l’interprétation mathématique. Ce trio du Kansas, qui propose ici son troisième album, construit une musique logique au chant déstructuré qui prend quelque peu à contre-pied dans un premier temps, pour laisser rapidement place à un intérêt soutenu. Il est presque impossible d’écouter un disque comme celui-ci en fond sonore en pensant à autre chose, tant les cinq titres de « Carnaval de carne » captent, capturent littéralement l’attention et imposent une focalisation sur l’écoute. La musique est lourde presque pesante. Le chant déchirant est presque décalé par rapport à la structure des morceaux. Le son des guitares est gras, épais et distordu. Quant à la batterie, elle semble animée d’une vie qui lui est propre, se décalant et se remettant en place par rapport aux autres instruments avec une facilité et une précision déconcertante. Sans que je ne m’explique vraiment pourquoi, le nom de MASTODON me vient à l’esprit bien que ces deux groupes n’aient en commun qu’une certaine lourdeur musicale. Avant de commencer à écrire cette chronique j’ai fait des recherches sur le groupe et je suis tombé sur une bonne dizaine de chroniques concernant ce disque. Il est troublant de constater que si tous ces « confrères » sont unanimes sur la qualité de « Carnaval de carne » et son approche anticonformiste, les groupes auxquels ils se réfèrent à titre de comparaison sont tous différents d’une chronique à l’autre. Un peu comme si ce disque pouvait être interprété et surtout apprécié de façon multiple en fonction de la personne qui l’écoute. Il est rare de tomber sur ce genre de disque/ phénomène qui reste aussi difficile à cerner. Aucun d’entre eux n’avait cité MASTODON alors que cela m’a paru évident. Ai-je raison ou tord ? Je n’en sais trop rien. La seule chose que je sais c’est que « Carnaval de carne » est un disque pas comme les autres. S’il est facile de s’imprégner de cette musique, il est délicat de saisir son identité. S’en est presque insupportable. C’est excellent et implacable mais comment l’expliquer de façon simple ?
http://www.jumboskillcrane.com/
Rédigé par : Tonton | 17/20 | Nb de lectures : 8116
Miam miam ça fait envie :p
Ca se trouve en France ce truc-là ?
oedipian Invité
Posté le: 07/02/2004 à 14h26 - (7120)
j'suis en train d'écouter les mp3 dispos sur leur site...
c'est vrai que ça rappelle un peu l'ambiance de Mastodon. Je suis un peu surpris par le chant qui effectivement est parfois bien décalé, mais perso, j'trouve ça pas mal..
merci tonton
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JUMBO’S KILLCRANE (rien que le nom déjà…) est un groupe qui naviguait dans les sphères d’un combo, dont je vous ai déjà parlé dans VS, au nom tout aussi invraisemblable : TOTIMOSHI. Pour dire les choses de façon drastique et cartésienne JUMBO’S KILLCRANE navigue dans un microcosme musical tout aussi spécifique et personnel. On pourrait par une pirouette simpliste cerner le style du groupe sous l’étiquette multiple d’un sludge-core progressif aux tournures d’improvisation et à l’interprétation mathématique. Ce trio du Kansas, qui propose ici son troisième album, construit une musique logique au chant déstructuré qui prend quelque peu à contre-pied dans un premier temps, pour laisser rapidement place à un intérêt soutenu. Il est presque impossible d’écouter un disque comme celui-ci en fond sonore en pensant à autre chose, tant les cinq titres de « Carnaval de carne » captent, capturent littéralement l’attention et imposent une focalisation sur l’écoute. La musique est lourde presque pesante. Le chant déchirant est presque décalé par rapport à la structure des morceaux. Le son des guitares est gras, épais et distordu. Quant à la batterie, elle semble animée d’une vie qui lui est propre, se décalant et se remettant en place par rapport aux autres instruments avec une facilité et une précision déconcertante. Sans que je ne m’explique vraiment pourquoi, le nom de MASTODON me vient à l’esprit bien que ces deux groupes n’aient en commun qu’une certaine lourdeur musicale. Avant de commencer à écrire cette chronique j’ai fait des recherches sur le groupe et je suis tombé sur une bonne dizaine de chroniques concernant ce disque. Il est troublant de constater que si tous ces « confrères » sont unanimes sur la qualité de « Carnaval de carne » et son approche anticonformiste, les groupes auxquels ils se réfèrent à titre de comparaison sont tous différents d’une chronique à l’autre. Un peu comme si ce disque pouvait être interprété et surtout apprécié de façon multiple en fonction de la personne qui l’écoute. Il est rare de tomber sur ce genre de disque/ phénomène qui reste aussi difficile à cerner. Aucun d’entre eux n’avait cité MASTODON alors que cela m’a paru évident. Ai-je raison ou tord ? Je n’en sais trop rien. La seule chose que je sais c’est que « Carnaval de carne » est un disque pas comme les autres. S’il est facile de s’imprégner de cette musique, il est délicat de saisir son identité. S’en est presque insupportable. C’est excellent et implacable mais comment l’expliquer de façon simple ?
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