Quelle mouche peut parfois bien piquer les Finlandais? Ou peut-être plutôt un moustique, étant donné qu'on parle du pays des mille lacs. Mais quelle idée de ne pas parler français et de nous pondre des patronymes à coucher dehors? Qui c'est ce Märä qui a perdu ses jumelles? Et qu'est-ce qu'ils ont contre MSN Messenger? Bref, beaucoup de questions se posent lors de l'écoute du nouvel EP des gars de Lahti.

Après un long silence depuis 2001, Jumalhämärä nous balance trois nouveaux titres chez Hammer of Hate (Behexen, Vitsaus, Baptism). Et il faut avouer que la bestiole a de quoi décontenancer. Les frontières ne sont jamais réellement figées dans le métal expérimental du duo finlandais. Un passage avec de faux airs de métal psyché peut tout à coup rebondir sur une pulsation grésillante de black, avant de s'égarer dans un solo plus jazzy sur fond de doom. Charge à l'auditeur de se laisser transporter par les mélodies/non mélodies d'un Jumalhämärä qui erre au hasard des rues, la bouteille à la main.

Mais il faut avouer que l'énergie et la brutalité n'intéressent pas vraiment le groupe. Le métal cède plus que de raison la place à l'atmosphérique, dans des expérimentations sonores qui ne peuvent qu'évoquer le grand Ulver. Les titres ne sont pas mal structurés, mais ils donnent l'impression d'une marche forcée vers l'expérimentation et de passages plutôt convenus qui n'approchent jamais la finesse de la référence norvégienne. Et, comble pour un groupe expérimental, Jumalhämärä s'avère finalement redondant par manque de rebondissements.

Porté par une production assez roots qui confère au mini une atmosphère d'un autre temps, "Slaughter the Messenger" devrait séduire les amateurs de ganja à la recherche de consommations sonores différentes. Pour ma part, les 19 minutes du MCD manque de moments réellement palpitants et le groupe ne m'intrigue jamais vraiment quant à sa santé mentale.


Rédigé par : Prince de Lu | 06/10 | Nb de lectures : 10922