Soyons clair. Cet album risque de faire fuir celles et ceux qui n’aiment pas trop les albums instrumentaux. Pourtant, premier point positif dans ce cas de figure, Joop Wolters a su éviter les titres à rallonges, l'album lui-même n'excédant pas les 33' 40" pour neuf plages. Par contre, vous dire qu’il a su éviter le côté démonstration, il y a un pas que je ne franchirai pas, mais cela reste dans des proportions acceptables, voir indispensables dans ce style. De plus, assurant lui-même tous les instruments (guitare 7 cordes, basse 5 cordes, claviers et batterie programmée) ainsi que la production, personne n'était là pour le brider, et c'est tant mieux!

Si le premier titre "Tibet" est assez classique, c'est à dire grosse rythmique métal et solo qui "en met plein la vue"(un peu à la Steve Vaï), on va vite se rendre compte que le guitariste de Arabesque (Hollande) a plus d'une idée en tête. Dès le titre suivant, "Funk it up", le côté jazz rock arrive au galop, surtout au niveau des rythmiques, mais sans oublier les solos métal hyper déjantés, types de solos qu'il affectionne particulièrement. D'autres titres auront des ambiances plus "hard mélodique" ("Headstart"), plus syncopés ("Syntology") et quelques rythmiques aux sons claires et travaillés ("Cross my heart", "Prelude for comfort"), pourront évoquer Michael Landau (guitariste de session, ami de Steve Lukather). On ne loupera pas le très Hendrixien "I don't know" ainsi que le très émouvant "Endless love", ou, toute la beauté d'un chorus métal sur une ballade sombre digne d'une B.O.. L'album s'achèvera sur le seul titre joué en groupe, "Flamoose", résolument le titre le plus jazz de l'album, histoire, peut-être, de ne pas finir groggy.

Difficilement classable (à part peut être au côté d'un Ron Thall, et je dis bien peut-être), oscillant entre métal, jazz rock et prog., en plus osé, plus varié et plus orienté "guitare" que Planet X (par exemple), Workshop est une réelle réussite sur laquelle on ne s'endort pas. Seul petit bémol: le son de la programmation batterie qui n'est pas toujours à la hauteur, mais on oublie vite ce petit défaut, tant cet album est agréable.





Rédigé par : Cyberkakou | 17/20 | Nb de lectures : 6950