Le précédent disque de Johnny Truant « In The Library Of Horrific Events » était ma première chronique pour VS, remontant à Septembre 2005. Après cet instant rempli d'émotions et de nostalgie, intéressons nous à cette galette de Johnny Truant, qui est leur troisième.
Pour ceux qui ne connaissent pas le combo, les anglais sont assez tout terrain, entre un hardcore chaotique, un metal thrashy et un postcore un peu noise. Le truc qui n'arrange pas les choses, hein ? Car oui, Jojo c'est un peu tout ça à la fois avec des titres aux structures complexes et sans réelle bases.

Aux croisées d'un Remembering Never, Misery Signals et Every Time I Die, le groupe de Brigthon revient donc à la charge avec ce disque, cette fois ci battant pavillon United By Fate Records et non plus Ferret. Difficile donc de classer ce disque tant il est peu aisé d'en coller une étiquette... mais c'est ce qui en fait sa richesse car comme pour son prédécesseur, « No Tears For The Creatures » est un disque efficace, riche et qui dévoile une nouvelle dose d'intérêt à chaque instant.

Ce disque ne se révèle pas en une écoute. Là où certains disques brillent par leur accessibilité, Johnny Truant pond des titres durs à analyser au premier abord. Plusieurs écoutes sont donc nécessaires afin de capter l'ensemble de la richesse de ce « No Tears For The Creatures ».
La structure des morceaux est l'élément principal de mon argumentation. Variant de tempo sans arrêt, cumulant les riffs comme Striborg cumule les albums, alternant sans cesse entre mélodies franches et rythmiques écransantes, Johnny Truant n'a pas choisi la simplicité pour sa musique.

Chacune des compositions requiert une forte attention tant elles changent d'une seconde à l'autre. C'est ce qui fait la richesse du disque. L'auditeur se rend vite compte que le domptage de la bête ne se fait pas comme pour un disque de beatdown et chaque titre dévoile ses propres charmes. Dissonnances, syncopes, breaks, larsens, parties acoustiques... Lae groupe subjuge l'auditeur par sa capacité à partir dans tous les sens sans que cela paraisse incohérent. Que ce soit « Windower » et sa rapidité frénétique, « Crush and Devour » ses riffs bordéliques, « Sunshine Driver » très Every Time I Die ou bien le très lourd dernier titre qui cloture l'album du plus bel effet, difficile de ne pas trouver un titre qui nous plait.
Un petit mot d'ailleurs sur ce dernier morceau « The Weeping, Wailing And Gnashing Of Teeth » qui par sa longueur et sa variété est sans doute

Johnny Truant a donc choisi un metalcore technique et à multiples influences. Piochant à la fois dans le hardcore et le metal, Le groupe anglais s'avère intéressant dans sa démarche. Démarche alourdie d'ailleurs au niveau du son par rapport au précédent opus.
La production est très metallique, presque sludge par moment. Les guitares lourdes et massives ont radicalement évolué afin d'offrir des sonorités plus impressionnantes. La batterie, bien mise en avant, permet de se rendre compte du niveau technique des titres. Breaks, changement de tempo, double et matraquage de crash.. Aucun détail ne vous échappera. La voix lourde et rauque d'Oliver ajoute une touche de brutalité à « No Tears For The Creatures »

Pour conclure, Johnny Truant est bien parti pour se faire un nom sur la scène metal européenne. Après « In The Library Of Horrific Events » qui m'avait cloué sur place, voilà que « No Tears For The Creatures » vient confirmer mes bonnes impressions sur le combo anglais.


Rédigé par : Vision Of Beuh | 15/20 | Nb de lectures : 11229